Islam et Musulmans

La relation entre l’usure (Riba) et la zakat

La relation entre l’usure (Riba) et la zakat :

Dieu Tout-Puissant commande :

« L’intérêt usuraire que vous versez pour faire fructifier les biens d’autrui ne donne aucun profit auprès de Dieu ; mais ce que vous donnez en aumônes en aspirant à la Face de Dieu, cela vous est compté au double. » Al-Rûm (30:39)

« Dieu anéantit les profits de l’usure et fait fructifier les aumônes. Il n’aime pas le mécréant, le pêcheur. » Al-Baqara (2:276)

Comme Dieu est Celui qui édicte les règles, la détérioration et la prospérité mentionnées indiquent un commandement et avertissent que l’usure entrainera une détérioration alors que la zakat conduira à la prospérité.

Le prêt avec intérêt – l’usure – n’est accordé qu’à ceux qui garantissent son remboursement. Comme le nombre de personnes pouvant garantir cela est limité, cette minorité prend tous les crédits et concentre entre ses mains l’argent de toute la société. On voit bien que le système de crédit pose, dans son essence même, de sérieux problèmes.

Pensons à une économie où l’argent sur les marchés est de 2 millions d’unités. Si 1 million d’unités entrent de l’extérieur des marchés pendant une courte période, un signal de croissance sera remarqué. Si l’intérêt sur cet argent est de 10%, le bénéfice tiré sur les marchés à la fin de la période convenue sera de 1.100.000 unités. Afin d’augmenter ce montant, la demande sera très forte dans les marchés. Si cet argent est fourni par des dettes portant intérêt (usure), à la fin du trimestre, l’argent laissé sur les marchés sera de 1.790.000 unités. Si cela se produisait sept fois, l’argent laissé sur les marchés serait de 1.050.000 livres.

Même si cet argent est sécurisé dans le pays avec le soutien d’une banque, sa baisse de 2 millions à 1 million d’unités est inévitable car le système utilisé serait usurier. Les 1 million tirés sur les marchés se retrouverait (et se retrouve toujours) entre les mains d’une minorité sans cesse décroissante.

Si la banque offrait l’argent qu’elle a collecté – ce 1 million – en prêt avec 10% d’intérêt, le jour du paiement convenu, l’argent retiré des marchés serait de 900 000 livres. L’absence de 1.100.000 livres se ressentirait sur les marchés, ce qui entrainerait un emprunt de 1.100.000 pour combler le déficit. Et comme il serait également donné avec intérêt, le montant libre restant serait de 790 000. Si ce processus se répetait sept fois, l’argent qui n’est pas sous le contrôle de cette banque serait d’environ 50 000 unités. Pendant ce temps, les prix auraient augmenté et la pauvreté aussi de manière considérable. Si la banque offrait un taux d’intérêt de 5% aux propriétaires d’épargne, dans 7 ans, leur capital aurait augmenté à 1475 000, et ils auront fait un bénéfice d’environ 50%. Mais en fait, leurs pertes seraient également importantes.

Les personnes qui font des affaires là où il n’y a pas de système de crédit se considèrent comme assurées si elles sont en mesure de payer leurs dépenses et de gagner leur vie. Ils ne paient pas de frais généraux. Toutefois, lorsque le système de crédit émerge et s’impose, l’intérêt devient le cout de l’argent, ce qui impacte les prix. Comme dans notre exemple où le taux d’intéret est de 10%, l’intéret de 5% de l’épargne n’est pas un avantage, car le taux d’intérêt du prêt qui reflète le prix des biens résistera non seulement à leur profit né de l’intérêt mais à leurs capitaux aussi. Par exemple: Si quelqu’un dépose 50 unités dans la banque avec un taux d’intérêt à 5%, alors que le prix du kilo de sucre est de 0, 5 unités. Dans sept ans, il pourra prendre 73,75 unités, son capital d’origine inclus, mais entre-temps, le kilo de sucre aura grimpé au moins 1, 95 unités. Avant ces sept années, avec le montant d’argent qu’il a déposé dans la banque, le citoyen pouvait acheter 100 kilos de sucre, alors que maintenant avec ses 73, 75 unités il ne peut plus acheter que 38 kilos de sucre. Ainsi, son argent a été dévalué à un taux d’environ 62%.

L’agriculture, le commerce et l’industrie, qui forment la pierre angulaire de la société, ne déposent pas leur argent dans les banques, puisqu’elles l’utilisent pour la production. Mais comme l’usure a diminué le montant libre circulant au taux de 1: 20, ces secteurs rencontrent eux aussi de sérieuses difficultés dans les affaires. Ceux qui prennent des prêts avec un taux d’intérêt de 10%, facturent au moins 20% des bénéfices sur les biens et services qu’ils vendent pour payer leurs taux d’intérêt. Si les affaires vont bien, le profit qu’elles obtiennent à la fin de l’année grâce au crédit est de 100 000 unités. Comme les propriétaires d’entreprise sont en mesure de payer leurs dépenses avec les opportunités offertes par cet argent, ce montant est le bénéfice net. Comme le prêt bancaire qu’ils recevront l’année suivante est de 1.100.000 leurs bénéfices supplémentaires seront de 110 000 unités. Au bout de sept ans, la plus-value qu’ils obtiendront sera d’environ 950 000 unités. Ainsi, l’entreprise prospérera, mais le marché se restreindra et les entreprises, dont les revenus seront inférieurs aux intérêts des prêts bancaires, feront faillite.

Les 950 000 unités gagnées par ceux qui se sont appuyés sur des prêts bancaires, ne sont pas en espèces. Ils utilisent la plupart de cet argent pour acheter de l’immobilier. Afin que le marché ne perde pas de sa vitalité, la valeur des biens immobiliers diminue. Comme le lieu (où se trouvent ces biens immobiliers) perd de son attrait, ces personnes partent et se déplacent vers d’autres endroits. Le Messager de Dieu dit :

« Même si le revenu d’intérêt est élevé, il se transforme en pénurie à la fin. »

« Lorsque l’usure nait dans une société; elle apporte la famine, la corruption et la peur. »

La parcimonie (l’épargne, l’économie, l’accumulation) fait partie de la nature humaine (fitra) et l’usure stimule cette parcimonie. Afin de permettre l’intérêt, l’argent doit d’abord être accumulé, et l’accumulation d’argent signifie sa mise à l’écart des marchés. Il n’y a aucun commandement par rapport à l’accumulation dans le Coran. Tous sont liés à l’Infak (donner pour plaire à Dieu). Dieu Tout-Puissant commande :

« Vos richesses et vos enfants ne sont qu’une tentation alors qu’une récompense sans limites se trouve auprès de Dieu. Craignez Dieu autant que vous le pouvez! Ecoutez ! Obéissez ! Faites l’aumône ! Ce sera un bien pour vous. Ceux qui seront préservés de leur propre avarice, voilà ceux qui seront heureux ! Si vous faites un beau pret à Dieu, il vous le rendra avec abondance et vous pardonnera.» La Duperie Réciproque (64:15-17)

« Nafak » veut dire tunnel en arabe, et la première définition du mot « infak » désigne le passage dans un tunnel. Toutes les dépenses que quelqu’un fait pour lui-même, pour sa famille, pour les gens dont il a assumé l’entretien, ou pour la charité ou la bonne intention, s’appellent « nafaka ». Les dépenses données dans la voie de Dieu sont également des prêts accordés à Dieu, parce que celui qui donne son argent dans la voie de Dieu le fait avec désintérêt et ne s’attend pas à ce qu’il lui soit remboursé par Dieu.

L’argent qui fournit le flux de biens et de services forme la base de l’économie. Il doit circuler aussi sainement que le sang dans le corps. Tout comme le sang transporte la nutrition nécessaire à chaque cellule du corps, l’argent passe de main en main et fournit aux gens leurs biens et services nécessaires. Si l’argent ne circule pas, ou si sa circulation est limitée, les biens et les services sont gaspillés et entrainent la famine et la misère.

La zakat et le Sadaka (charité) sont des infak (voir plus haut) dans le chemin de Dieu. Afin de relancer le marché, de créer un environnement de confiance et de satisfaction, et de diriger toutes les classes vers des œuvres bénéfiques, l’infak est obligatoire et nécéssaire. Sinon la vie est dominée par l’inéquité et des développements dangereux. Dieu Tout-Puissant commande :

«Dépensez vos biens dans le chemin de Dieu; ne vous exposez pas, de vos propres mains à la perdition. Accomplissez des oeuvres bonnes; Dieu aime ceux qui font le bien.» La Vache (2:195)

L’infak entrepris dans le chemin de Dieu a un effet multiplicateur: les pauvres consomment la zakat et le sadaka (charité). Si elle a été donnée en espèces, ils la dépense. Par exemple, ils donnent leurs dettes à l’épicier, puis l’épicier, s’acquitte à son tour auprès du grossiste, qui paye les travailleurs et les travailleurs dépensent pour leurs propre besoins.

Ainsi, le marché se porte bien et gagne de nouveaux clients. De la même façon que le sang circule à travers les capillaires de chaque partie du corps, les revenus et la richesse atteignent chaque partie de la société. Comme il offre les besoins de chaque personne pouvant payer, le marché est revitalisé. Une dépense unitaire peut parfois se transformer en 700 unités, au moins les besoins qu’elle offre peuvent atteindre ces proportions lorsqu’ils sont considérées dans des biens monétaires. Ceux qui deviennent la cause de cela gagnent le sevap (oeuvre bonne) auprès de Dieu et fournissent également la reprise des marchés. Alors que l’usure entraine une pénurie, l’infak du capital conduit à sa multiplication. Dieu Tout-Puissant commande :

«Ceux qui dépensent leurs biens dans le chemin de Dieu sont semblables à un grain qui produit sept épis; et chaque épi contient cent grains. Dieu accorde le double à qui il veut. Dieu est présent partout et il sait.» La Vache (2:261)

L’usure conduit à l’écoulement de la richesse pour les riches alors que la zakat rend possible le flux de la richesse des riches aux pauvres. Cela augmente le potentiel d’achat des personnes et les transforme en clients potentiels du marché.

Suivez-Nous