Islam et Musulmans

Le traitement des prisonniers de guerre dans l’islam

Le traitement des prisonniers de guerre dans l’islam :

Dieu tout-puissant dit :

« Il n’appartient pas à un Prophète de faire des captifs tant qu’il n’a pas mené sur terre un combat acharné. Vous voulez les biens de ce monde, mais Dieu veut [pour vous] la vie future. Dieu est Puissant, Sage. » Al-Anfal (8:67)

Dieu dit qu’il est préférable que l’ennemi soit en position de faiblesse avant de prendre des prisonniers de guerre, afin que les négociations puissent aboutir à une solution humaine. Mais ce n’est en aucun cas un absolu.

On comprend de ce verset qu’il ne convient pas qu’un Prophète prenne des prisonniers à son ennemi sauf après une guerre régulière et éprouvante.

La pratique de faire des prisonniers chez les tribus ennemies sans coup férir et sans verser de sang (razzias), en faveur jusqu’à l’avènement de l’Islam -et même après – est ici rendue illégale.

On ne peut faire de prisonniers qu’après une bataille et seulement parmi les combattants.

En ce qui concerne le traitement des prisonniers de guerre, le saint Coran dit :

« Quand vous rencontrerez les infidèles, tuez-les jusqu’à en faire un grand carnage, et serrez les entraves des captifs que vous aurez faits. Ensuite, vous les mettrez en liberté, ou les rendrez moyennant une rançon, lorsque la guerre aura cessé. » Muhammad (47:4)

Il s’agit probablement du passage le plus normatif en ce qui a trait aux prisonniers de guerre.

De tous les versets Coraniques, c’est certainement celui qui fournit les instructions les plus détaillées. Une seule possibilité y est envisagée: la libération en échange ou non d’une rançon. Une fois les hostilités terminées, tous les prisonniers doivent être libérés sans condition.

Malgré la relative limpidité de ce commandement, son intégration dans les premiers ensembles de lois fut loin de faire l’unanimité parmi les juristes. Ainsi, l’école Maliki interdisait la libération sans condition, tandis que les Hanbalis s’opposaient à toute forme d’affranchissement !

L’échange de prisonniers était une autre pratique courante pour Muhammad (bénédiction et paix de Dieu soient sur lui).

Le Coran dit dans un autre verset :

« Ils (les hommes purs) nourrissaient le pauvre, l’orphelin et le captif, pour l’amour de Dieu, [disant] : Nous vous nourrissons pour plaire à Dieu, n’attendant de vous ni récompense, ni gratitude.

Oui, nous redoutons de la part de notre Seigneur un Jour menaçant et calamiteux. » Al-Insan (76:8-10)

Ce verset contient également des instructions claires concernant le traitement des prisonniers de guerre, cette fois-ci au sujet de leur subsistance. Il n’y est fait aucune distinction entre les prisonniers (polythéistes) et les croyants pauvres ou orphelins. D’ailleurs, un hadith rapporte que le Messager de Dieu (bénédiction et paix de Dieu soient sur lui) a déjà ordonné à ses soldats de se nourrir de dattes pour réserver le pain aux prisonniers.

En outre, il arrivait fréquemment au Messager de Dieu de donner des vêtements aux prisonniers dans le besoin.

Dieu tout-puissant dit dans un autre verset :

« Ô Prophète ! Dis à ceux des captifs qui sont tombés entre vos mains : ”Si Dieu reconnaît un bien en vos cœurs, Il vous donnera mieux que ce qui vous a été enlevé et Il vous pardonnera ; Dieu est Pardonneur, Clément”. » Al-Anfal (8:70)

Il demeure difficile de voir en ce verset une interdiction quelconque à maltraiter les prisonniers de guerre, mais c’est une indication par Dieu tout-puissant que les prisonniers de guerre ne doivent pas être tués.

Voici des hadiths Prophétiques qui parlent de la libération gratuite des prisonniers de guerre :

Narré par Abu Mussa : Le Prophète a dit : « Libérez les captifs, nourrissez celui qui a faim et visitez les malades. »

Narré par Nafi: Umar bin Khatab dit : « O Apôtre de Dieu! Jadis j’ai fait vœu d’effectuer le Itikaf pour un jour complet.» Le Prophète lui ordonna alors d’accomplir son vœu. Umar acquis deux captives des prisonniers de guerre de Hunain et les laissa dans une maison à la Mecque. Quand l’Apôtre d’Allah libéra les captifs de Hunain sans rançon, ils sortirent marcher dans les rues. Umar dit (à son fils) : « O Abdullah! Va voir ce qu’il se passe. » Abdullah répondit : « L’Apôtre de Dieu a libéré les esclaves sans rançon. » Il le renvoya : «Va et libère mes deux prisonnieres.»

Il a été narré sous l’autorité d’Abu Hurayra qui dit : « Le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) envoya quelques cavaliers au Nejd (pays d’Arabie Centrale). Ils capturèrent un homme qui était de la tribu de Banu Hanifa. Les gens l’attachèrent à un des piliers de la mosquée.

Le Messager de Dieu dit: » C’est Thumâmah Ibn Uthâl Al-Hanafi, Vous avez bien fait de le capturer « .

Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) retourna alors chez lui et dit à sa famille :  » Prenez ce que vous pouvez de nourriture et envoyez le à Thumâmah Ibn Uthâl.  »

Le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) vint le voir et dit : « O Thumama, qu’en penses-tu ? » Il répondit : « Muhammad, j’ai une bonne opinion de toi. Si tu me tues, tu tueras une personne qui a versé le sang. Si tu m’épargne, tu feras une faveur à une personne reconnaissante. Si tu veux des richesses, demande et tu auras ce que tu veux. » Le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) le laissa (dans cet état) pendant deux jours, puis il revint et dit : « Qu’en penses-tu, O Thumama ? » Il répondit : « Ce que je t’ai déjà répondu. Si tu m’épargne, tu feras une faveur à une personne reconnaissante. Si tu me tues, tu tueras une personne qui a versé le sang. Si tu veux des richesses, demande et tu auras ce que tu veux. »Le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) le laissa jusqu’au lendemain, puis revint et lui dit : « Qu’en penses-tu, O Thumama ? » Il répondit : « Ce que je t’ai déjà répondu. Si tu m’épargne, tu feras une faveur à une personne reconnaissante. Si tu me tues, tu tueras une personne qui a versé le sang. Si tu veux des richesses, demande et tu auras ce que tu veux. »

Le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) dit : « Libérez Thumama ». L’ancien captif s’en alla a la palmeraie devant la mosquée et prit un bain. Ensuite il entra dans la mosquée et dit : « Je témoigne qu’il n’y a pas de divinité à part Dieu et je témoigne que Muhammad est Son serviteur et Son Messager ».

Les hadiths Prophétiques qui parlent de la rançon des prisonniers de guerre :

Narré par Marwan et Al-Miswar bin Makhrama : Quand les délégués de la tribu de Hawazin vinrent au Prophète et lui demandèrent de leur rendre leurs propriétés et captifs. Le Prophète se leva et leur dit : « J’ai d’autres personnes impliquées avec moi dans cette affaire et la meilleure parole pour moi est la vraie. Vous pouvez choisir entre les propriétés et les prisonniers, car j’ai retardé la distribution. » Le Prophète les attendit plus de dix jours depuis son arrivée à Taif. Alors lorsqu’il leur apparut évident que le Prophète ne leur rendrait que l’un des deux, ils dirent: « Nous choisissons les prisonniers ». Le Prophète se leva et glorifia et louangea Dieu comme Il le méritait et dit : « Amabaad, ces frères viennent à nous repentants, et il est logique de leur rendre les captifs. Alors, si l’un de vous veut le faire comme une faveur alors qu’il le fasse, et celui qui veut garder sa part jusqu’à ce que nous le récompensions avec le tout premier butin de guerre que Dieu nous donnera, alors il peut le faire (abandonner les captifs). » Les gens dirent unanimement : « Nous le faisons de plein gré. » Le Prophète dit : « J’ignore lequel d’entre vous est d’accord et lequel ne l’est pas, alors repartez et laissez vos chefs me transmettre votre décision. » Alors, tous repartirent et discutèrent de l’affaire avec leurs chefs, qui revinrent et informèrent le Prophète qu’ils acceptaient unanimement de rendre les captifs. C’est ce qui nous est parvenu au sujet des captifs de Hawazin. Anas narra que Abbas dit au Prophète : « J’ai payé ma rançon et celle de Aqil».

Il fut narré sous l’autorité de Salam (bin al-Akwa) qui dit : « Nous avons combattu contre les Fazara et Abu Bakr était notre commandant, nommé par le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui). Quand nous n’étions qu’à une heure de distance du point d’eau de l’ennemi, nous fimes une halte durant la dernière partie de la nuit pour nous reposer, ensuite nous attaquames de toutes parts et atteignimes leur point d’eau où nous combattimes. Quelques ennemis furent tués et d’autres constitués prisonniers. Je vis alors un groupe de personnes composé de femmes et d’enfants. Ayant peur qu’ils n’atteignent la montagne avant moi, j’ai tiré une flèche entre eux et la montagne. Quand ils la virent, ils s’arrêtèrent et je les ai ramenés. Parmi eux était une femme des Banu Fazara. Elle portait un manteau de cuir. Avec elle, il y avait sa fille qui était la plus belle des filles d’Arabie. Je les ai ramenées devant Abu Bakr qui me donna cette fille comme prix.

Nous arrivâmes à Médine, sans que je n’eusse dévetu la fille. Le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) me rencontra dans la rue et dit : « Donne-moi cette fille, O Salam. » Je répondis : « Messager de Dieu, elle me fascine. Je ne l’ai pas touchée. » Quand je le rencontrai le jour suivant, le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) dit : « O Salam, donne-moi cette fille, que Dieu bénisse ton père. » Je répondis : « Elle est pour toi, Messager de Dieu ! Par Dieu, je ne l’ai pas touchée. » Le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) la renvoya à la Mecque, et l’échangea comme rançon contre plusieurs musulmans prisonniers. ».

Imran bin Hussain rapporte que la tribu de Thaqif était alliée des Banu Uqail. Thaqif prit deux personnes parmi les Compagnons du Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) comme prisonniers.

Les Compagnons du Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) prirent alors une personne à Banu Uqail comme prisonnier, et capturèrent al-Adbi (chamelle qui devint celle du Saint Prophète). Le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) vint vers le prisonnier qui était attaché avec des cordes et dit: « Qu’est-ce qu’il y a avec toi ? » Il (le prisonnier) dit : « Pourquoi m’avoir pris comme prisonnier et pourquoi avoir attrapé un pèlerin ? » Il (le Saint Prophète) dit : « Je t’ai attrapé pour les crimes de vos alliés, Banu Thaqif. » Il (le Saint Prophète) s’éloigna mais l’autre l’appela : « Muhammad, Muhammad ! » Etant donné que le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) était plein de compassion et sensible, il revint vers lui et dit: « Quel es ton problème ? » Il dit : « Je suis musulman. » Sur ce, il (le Saint Prophète) dit: « Si tu l’avais dit quand tu étais maître de toi-même, tu aurais beaucoup gagné. » Il s’éloigna alors, et il (le prisonnier) l’appela encore: « Muhammad, Muhammad ! » Il revint et dit: « Quel est ton problème ? » Il dit: « J’ai faim, nourris-moi, et j’ai soif, donne-moi à boire. » Il (le Saint Prophète) dit: « C’est pour satisfaire tes besoins. » Il fut ensuite rançonné pour les deux personnes qui étaient prisonniers de Thaqif.

Les hadiths qui parlent du bon comportement avec les prisonniers de guerre :

Narré par le père de Salim : le Prophète envoya Khalid bin al-Walid vers la tribu de Jadhima et Khalid les invita à joindre l’Islam. Cependant ils ne dirent pas « Aslamna » (nous avons embrassé l’islam), mais plutôt « Saba’na ! Saba’na » (nous sortons d’une religion vers une autre). Khalid en tua quelques-uns et nous donna à chacun un captif. Au lever du jour, Khalid ordonna que chaque homme (soldat musulman) tue son captif. J’ai dit alors : « Par Dieu, je ne tuerais pas mon captif, et aucun de mes compagnons ne le fera! »

Le Prophète apprit la nouvelle, et nous lui avons raconté toute l’histoire. Sur ce, il leva les bras et dit deux fois : « O Dieu ! Je ne suis pas responsable de ce que Khalid a fait. ».

Narré par Jabir bin Abdullah: « Le jour de la bataille de Badr, les prisonniers de guerre furent emmenés, y compris Al-Abbas qui était dévêtu. Le Prophète chercha une chemise pour lui. Il vit que la chemise de Abdullah bin Ubai lui irait, alors le Prophète le laissa la porter . Ce fut la raison pour laquelle le Prophète enleva et donna sa propre chemise à Abdullah. (Le narrateur ajouta : « Il avait fait au Prophète une faveur que le Prophète voulait récompenser.) »

Suivez-Nous