Islam et Musulmans

Les termes qui concernent les prisonniers et les prisonnières et leurs sources

Les termes qui concernent les prisonniers et les prisonnières et leurs sources :

Il est important de distinguer l’esclavage dans la période préislamique et le système de capture qui est un des résultats d’une guerre légitime en islam.

Ce système dit qu’il faut libérer les prisonniers et les prisonnières de guerre par un de deux moyens : المَنُّ qui signifie la libération des prisonniers et des prisonnières sans aucune condition ou الفِداء qui signifie les échanger contre une rançon.

Alors il est clair que l’islam a interdit catégoriquement l’asservissement et l’exploitation sexuelle des prisonniers et des prisonnières.

On doit comprendre les termes mentionnés dans le Coran en ce qui concerne les prisonniers et les prisonnières :

1. Le Coran a utilisé le terme (الأسرى) qui signifie les prisonniers et les prisonnières de guerre dans le verset 4 de la sourate de Muhammad, dans le verset 26 de la sourate d’Al-Ahzab et dans le verset 67 de la sourate d’Al-Anfal, mais il n’a pas utilisé les termes soulignant l’esclavage comme الرَّقيق .

Le Coran n’a pas mentionné les termes soulignant l’autorisation de l’exploitation sexuelle des prisonniers et des prisonnières comme السَّراري et التَّسري .

Le mot عبَّد qui souligne l’esclavage a été utilisé une seule fois par Moïse qui a critiqué Pharaon dans le verset 22 de la sourate d’Al-Shuaraa.

2. Dans la société islamique, les libres possédaient des esclaves, des prisonniers et des prisonnières.

Le Coran a utilisé six mots pour souligner le cas de l’esclavage avant l’islam :

الأسير qui signifie le prisonnier et la prisonnière, الرَّقبة qui signifie le cou,  مُلك اليمين qui signifie les hommes et les femmes que votre main droite possède, العبد qui signifie l’homme possédé, الامَة qui signifie la femme possédée et الفتيات qui signifie les jeunes filles.

3. L’islam est arrivé à la péninsule arabique où l’esclavage était répandu, alors l’islam a confirmé au début que la relation de l’esclavage est une relation faible parce qu’elle se base sur l’injuste, le verset suivant confirme la faiblesse d’une telle relation : « Dieu propose en parabole un serviteur possédé qui n’a aucun pouvoir, et un homme à qui Nous avons accordé d’amples ressources dont il fait l’aumône en secret et ouvertement. Ces deux hommes sont-ils égaux ? Louange à Dieu ! Mais la plupart des hommes ne savent pas ! » Al-Nahl (16:75)

Et le verset suivant : « Il vous propose une parabole tirée de vous-mêmes : avez-vous, parmi les hommes et les femmes que votre main droite possède, des associés avec qui vous partagez les biens que Nous vous avons accordés, au point d’en faire vos égaux et de les craindre comme vous vous craignez les uns les autres ? Voilà comment Nous exposons les signes pour les gens qui raisonnent. » Al-Rum (30:28)

La compréhension de ces termes :

1. الأسير – Le prisonnier et la prisonnière de guerre :

Le Coran a mentionné ce mot dans le verset 8 de la sourate d’Al-Insan qui est une sourate mecquoise et cela signifie qu’il y avait certains prisonniers qui ne sont pas encore devenus esclaves dans la société Mecquoise.

La sourate d’Al-Anfal mentionne ce mot deux fois selon le sens originel :

« Il n’appartient pas à un prophète de faire des captifs tant qu’il n’a pas mené sur terre un combat acharné. Vous voulez les biens de ce monde, mais Dieu veut [pour vous] la vie future. Dieu est Puissant, Sage.

Si une prescription de Dieu n’était pas déjà intervenue, un terrible châtiment vous aurait atteints à cause de ce dont vous vous êtes emparés.

Mangez ce qui, dans le butin, est licite et bon. Craignez Dieu ! Dieu est Pardonneur, Clément.

Ô Prophète ! Dis à ceux des captifs qui sont tombés entre vos mains : ”Si Dieu reconnaît un bien en vos cœurs, Il vous donnera mieux que ce qui vous a été enlevé et Il vous pardonnera ; Dieu est Pardonneur, Clément. » » Al-Anfal (8:67-70)

Alors ce terme signifie le captif et la captive.

Le singulier de ce mot est أسير et le pluriel est أسارى qui a été mentionné dans la sourate d’Al-baqara dans le verset qui parle des fils d’Israël comme suit : « Et pourtant, voilà qu’ensuite vous vous entretuez, vous expulsez de leurs maisons certains d’entre vous et vous vous liguez contre eux par péché et transgression. S’ils se constituent captifs(ves), vous les rançonnez » Al-Baqara (2:85)

C’est une preuve décisive confirmant que le Coran fait une distinction entre les captifs et les esclaves [1].

Alors on peut dire que chaque esclave est un captif (une captive), mais le contraire n’est pas vrai.

Les deux termes : الرَّقبة qui signifie le cou et ملك اليمين qui signifie les hommes et les femmes que votre main droite possède ont les deux sens : Les captifs(ves) et les esclaves.

2. الرَّقبة qui signifie le cou :

Le singulier est رقبة qui a été utilisé six fois dans le Coran et le pluriel est رقاب qui a été utilisé 3 fois dans le Coran.

Le sens de ce mot dans le coran est le captif et la captive.

فَكُّ رَقبَة  Cette phrase utilisée dans la sourate d’Al-Balad (verset 13) signifie racheter un captif (une captive) ou un(e) esclave.

Le verset 4 de la sourate ”Muhammad” renforce ce sens : Après la fin de la guerre, nous avons deux choix en ce qui concerne les prisonniers : Les libérer sans aucune condition (المَنُّ en Arabe) ou les échanger contre une rançon (الفِداء en Arabe).

تحريرُ رقبة Cette expression a été utilisée dans plusieurs versets et signifie la libération des prisonniers et des prisonnières [2].

Pour le verset 4 de la sourate “Muhammad” : « Lorsqu’au combat vous rencontrez les mécréants, terrassez-les en les frappant sur la nuque et ligotez-les fermement ; plus tard, vous les libérerez ou les échangerez contre une rançon en attendant que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi : si Dieu le voulait, Lui-même en finirait avec eux ; mais Il veut vous éprouver les uns par les autres. Ceux qui seront tués dans le chemin de Dieu, Il ne rendra pas vaines leurs actions. » Muhammad (47:4)

Le mot (la nuque) concerne les ennemis qui agressent les musulmans.

Si les musulmans ont tué la plupart des hommes de leurs ennemis, ils peuvent capturer le reste des hommes qui vivent après la fin de la guerre.

Selon l’interprétation du Coran écrite par le grand savant turc Almalili Hamdi Yazar, الرَّقبة signifie les captifs et les captives dans 5 versets coraniques et il a dit que ce mot signifie l’homme possédé (esclave) dans un seul verset.

Alors: فكُّ رقبة signifie la libération des prisonniers et des prisonnières à travers des aides financières.

Une partie de la zakat doit être consacrée pour réaliser ce but.

3. ما ملكَتْ أيمانُكم Qui signifie les hommes et les femmes que votre main droite possède :

ما est un pronom relatif qui est utilisé pour souligner le rationnel et l’irrationnel.

ملَكتْ est un verbe qui signifie (posséder), ce verbe a été mentionné pour 15 fois dans le Coran (4 fois dans la sourate des femmes, 3 fois dans la sourate d’Al-Nur, 4 fois dans la sourate d’Al-Ahzab, le verset 71 dans la sourate d’Al-Nahl, le verset 6 dans la sourate d’Al-Muminun, le verset 28 dans la sourate d’Al-Rum et le verset 30 dans la sourate d’A-Maarij.

أيمان Ce mot est le pluriel de (يمين) qui signifie la force.

Cette expression ما مَلَكتْ أيمانُكم comprend toute personne qui est en possession d’une autre personne.

Mais cette possession ne signifie pas le pouvoir absolu qui permet d’avoir une relation sexuelle (sans mariage) avec les personnes possédées.

Cette possession doit être selon les règles et les principes du Coran.

Le Coran fait une distinction entre l’esclavage et la capture, et l’expression  ما ملكتْ أيمانكم concerne la personne qui a le droit de supervision sur les affaires des prisonniers et des prisonnières (comme le tuteur).

Alors cette expression ne signifie pas l’esclavage et ne permet pas de dire que les prisonnières sont comme un bien acheté et vendu.

4. العبْد  qui signifie l’esclave de Dieu, le pluriel est عِباد , on remarque que le Coran a utilisé ce mot pour parler des esclaves de Dieu, y compris les prophètes, les vertueux et tous les gens.

Ainsi le Coran a utilisé ce mot dans quelques versets pour parler de la relation entre le maître et son prisonnier possédé (sa prisonnière possédée), nous pensons que Dieu a utilisé ce mot pour nous dire que cette relation est semblable à celle entre Dieu et ses esclaves.

Ce mot a été utilisé pour souligner l’esclavage dans 3 versets sachant que l’esclavage n’est pas le sens originel du mot Arabe عبد.

Le terme (عبد) qui signifie l’homme possédé ou la femme possédée :

Ce sens a été mentionné dans la sourate d’Al-Nahl qui est une sourate Mecquoise, car ce sens a été utilisé dans le but de faire la comparaison entre l’homme possédé (la femme possédée) qui ne peuvent rien faire et le propriétaire qui peut dépenser de l’argent pour ces pauvres.

Dieu dit dans le verset 76 de la sourate d’Al-Nahl : « Et Dieu propose en parabole deux hommes : l’un est muet, il n’a pouvoir sur rien, il est entièrement à charge de son maître ; en quelque lieu que celui-ci l’envoie, il ne lui rapporte rien de bon. Est-il égal à celui qui ordonne l’équité et qui suit une voie droite ? » Al-Nahl (16:76)

Il convient de dire que l’utilisation de cette comparaison dans le Coran ne signifie pas que l’esclavage est permis, car le Coran a mentionné par exemple le mot “usure” (الرِّبا ) dans plusieurs versets, mais on ne peut pas dire que l’usure est permise.

Alors on ne peut pas dire que le Coran a autorisé l’esclavage parce qu’il a mentionné cette comparaison dans la sourate d’Al-Nahl, l’ensemble des versets coraniques refusent et interdisent catégoriquement l’esclavage.

Le terme (عبد) qui signifie le croyant :

Cette signification a été mentionnée dans le verset 221 de la sourate d’Al-Baqara, le Coran a utilisé aussi le pluriel (عباد) pour souligner les prophètes, cela confirme que ce terme concerne les libres qui adorent Dieu.

L’expression (عبد مؤمن) mentionnée dans le verset 221 de la sourate d’Al-Baqara signifie l’homme croyant qui n’associe pas à Dieu, elle ne signifie pas (l’esclave croyant), Alqourtoubi renforce cette signification dans son interprétation.

Le verset suivant renforce aussi cette signification : « Prends dans ta main une botte de paille et sers-t’en pour frapper ; et ne fais pas de péché. Certes, Nous l’avons trouvé patient ! Il est un bon croyant. Il revient toujours à Nous. » Sad (38:44)

Il est possible que l’expression (عبد مؤمن) dans la sourate d’Al-Baqara signifie le prisonnier croyant et le verset suivant renforce cette signification : « Mariez ceux d’entre vous qui sont célibataires ainsi que ceux de vos prisonniers, hommes ou femmes, qui sont vertueux ; s’ils sont pauvres, Dieu les enrichira par Sa grâce. Dieu est Omniprésent, Omniscient. » Al-Nur (24:2)

Alors le Coran nous ordonne de marier les prisonniers et les prisonnières de guerre selon les conditions islamiques concernant le mariage et il nous ordonne de les aider financièrement.

Nous pensons que le grand problème pour beaucoup de savants qui ont étudié ce sujet est l’absence de la distinction entre les deux termes : أسير qui signifie le prisonnier et la prisonnière et مُستَرق qui signifie les esclaves.

La différence entre les deux termes est très grande parce que la capture est permise comme un résultat d’une guerre légitime, tandis que l’esclavage est catégoriquement interdit.

(العبد) Ce terme a été utilisé dans le verset 178 de la sourate d’Al-Baqara, son sens est contre (les libres), en d’autres termes il signifie les esclaves ou les prisonniers.

(الأَمَة) est la femme qui est devenue esclave après la capture, le pluriel est الإِماء.

(أَمَة مؤمنة) Cette expression a été utilisée une seule fois dans le Coran : « une femme croyante vaut mieux qu’une associatrice » Al-Baqara (2:221)

Alors أمة مؤمنة dans le Coran c’est la femme croyante.

Les hadiths prophétiques ont utilisé ce mot pour souligner les femmes croyantes.

أَمَة مؤمنة  signifie alors la prisonnière croyante comme dans le verset suivant : « Mariez ceux d’entre vous qui sont célibataires ainsi que ceux de vos prisonniers, hommes ou femmes, qui sont vertueux ; s’ils sont pauvres, Dieu les enrichira par Sa grâce. Dieu est Omniprésent, Omniscient. » Al-Nur (24:32)

On peut confirmer que (أَمَة مؤمنة) signifie la femme libre croyante ou la prisonnière croyante.

الفتاة Ce mot signifie les jeunes femmes libres, les jeunes prisonnières et les vieilles prisonnières.

Le pluriel est فتيات qui a été mentionné deux fois dans le Coran : dans la sourate d’Al-Nur (verset 33) et dans la sourate des femmes (verset 25).

Le Coran interdit l’esclavage et le prophète interdit l’utilisation des mots qui soulignent l’esclavage parce qu’il dit que tous les gens sont les esclaves de Dieu.

Les termes mentionnés dans la Sunna sur l’esclavage :

La Suna prophétique a mentionné beaucoup de termes pour souligner l’esclavage comme : العبد والخادم والغلام والرَّقيق  pour l’homme esclave et الأمة و الوليدة والجارية pour la femme esclave.

العاني qui signifie le prisonnier comme le dit le prophète : Libérez العاني (libérez le prisonnier).

الخادم qui signifie les prisonniers et les libres comme le dit le prophète : Le plus noble dans un groupe est خادمهم celui qui aide les autres.

الغلام Le Coran a utilisé ce mot pour souligner les enfants qui n’atteignent pas la puberté, tandis que la Sunna a utilisé ce mot pour souligner les prisonniers et les esclaves.

الرَّقيق La Sunna a utilisé ce mot pour souligner l’esclavage venant de la période préislamique.

Le prophète a dit : La zakat des esclaves n’existe pas dans l’islam.

L’esclave est un être humain pas un bien acheté et vendu.

الوليدة Ce mot a été utilisé dans la Sunna pour souligner la jaria (la prisonnière).

الجارية Ce mot dans le Coran signifie le navire et ne signifie pas la prisonnière et l’esclave.

La servante est appelée (jaria) à cause de son activité.

Dans la Sunna, ce mot signifie la femme et la fille (libre ou prisonnière ou esclave).

Les termes communs entre le Coran et la Sunna :

الرَّب C’est un des noms de Dieu dans le Coran, comme on lit dans la sourate de Yûsuf إنَّه ربِّي أحسنَ مثواي « Il dit : ”Que Dieu me garde ! Lui, mon maître, m’a traité avec bienveillance. » Yusuf (12:23)

السيِّد Ce mot a été mentionné dans le Coran sous deux formes (le singulier السيِّد et le pluriel سادة ) pour souligner le mari et les leaders d’opinion dans la communauté.

Il signifie aussi le propriétaire des esclaves et des prisonniers comme dans le hadith suivant : (l’esclave est responsable de l’argent de son maître.

Mais avec le début du système de la capture dans l’islam le prophète a interdit l’utilisation de ce mot pour les propriétaires des prisonniers.

المولى  Qui signifie dans le Coran le maître. Mais avec la révélation du verset Coranique اللهُ وليُّ المؤمنين  « Dieu est le Maître des croyants » Muhammad (47:11) le prophète a interdit l’utilisation de ce mot مولى pour les propriétaires des prisonniers et des prisonnières, car le prophète a dit : « Notre maître est Dieu ».

Dans la Sunna, ce mot a été utilisé pour souligner l’esclave et l’esclave libéré.

Alors, le prophète a essayé de supprimer tous les mots qui soulignent l’esclavage parce que l’islam a mis un système précis concernant le traitement des prisonniers, et ce système est différent de celui venant de la période préislamique.

Alors, le prophète a essayé de supprimer tous les mots qui soulignent l’esclavage parce que l’islam a mis un système précis concernant le traitement des prisonniers, et ce système est différent de celui venant de la période pré islamique.


[1] Voir: Sunan Abou Dawoud.

[2] Voir: Le verset 3 de la sourate d’Al-Mujâdala, le verset 69 de la sourate d’Al-Mâ’idah, le verset 92 de la sourate des femmes, le verset 177 de la sourate d’Albaqara, le verset 60 de la sourate d’Al-Tawbah et le verset 4 de la sourate “Muhammad”.

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