Islam et Musulmans

Les voies soufies

Les voies soufies :

L’Etat et les voies (méthodes) soufies :

L’homme est une créature sociale par sa nature humaine, ce qui confirme cette réalité c’est qu’il est à la recherche de réunions afin de rencontrer ses amis et ses compagnons où chacun d’eux parle et dit son opinion en toute liberté. Ils parlent des événements quotidiens et chacun d’eux émet son propre point de vue, ainsi dans de telles réunions, les colloques intellectuels et scientifiques s’organisent.

Nous notons que ces réunions se sont propagées chez les musulmans précédents et le Prophète (bénédiction et paix de Dieu soient sur lui) encourageait ces réunions où les gens venaient au Prophète de tous leurs niveaux pour entendre ses discours.

Le bon exemple qui confirmait cette réalité c’était la mosquée Prophétique à Médine où toutes les personnes assistaient à l’assemblée chez le Prophète. Les femmes et les hommes, les jeunes et les personnes âgées, le savant et l’ignorant, les musulmans et les mécréants, l’habitant et l’étranger, chacun d’eux entendait le discours du Prophète qui appelait à la religion islamique selon les ordres et les enseignements du Coran et chacun d’eux apprenait selon ses propres capacités.

Personne ne payait pour assister à ces assemblées et personne ne payait le prix de l’hospitalité dans ces conseils qui ne sont plus comme les associations, les clubs et les cafés d’aujourd’hui.

Celui qui lit les versets coraniques dans sa prière et ne comprend pas le sens de ces versets, sa prière est valide sans aucun doute parce que la compréhension du sens des versets n’est pas une condition pour que la prière soit valide, cela malgré le fait que la compréhension du Coran est un objectif essentiel en soi parce que la lecture du Coran dans la prière nous aide à comprendre et nous incite à contempler et à penser.

Le Prophète (bénédiction et paix de Dieu soient sur lui) a dit : ”celui qui prie derrière l’imam, la lecture de l’imam lui suffit”.

Et il dit aussi : ”si l’imam a prononcé le takbir, prononcez le takbir, s’il a commencé à lire, soyez silencieux”.

Celui qui prie derrière l’imam est interdit de lecture selon le témoignage de quatre-vingts hommes des compagnons du Messager de Dieu, même que Saad Bin Abi Waqqas a dit : “Quiconque récite derrière l’imam, sa prière est invalide”.

La lecture du Coran ne doit pas être seulement pour lire, mais elle doit viser à la compréhension, à la réflexion et à l’application.

Ibn Massoud a dit : ”Dieu a révélé le Coran afin que les gens travaillent selon ses ordres, mais ils ont fait la lecture du Coran sans comprendre et sans application comme si elle était un but essentiel.”

Le principe objectif de la lecture est de comprendre le Coran et afin de parvenir à cet objectif, l’imam doit lire et les autres écoutent.

Si les membres des voies ont suivi l’approche du Prophète par la réunion dans les conseils de la science pour comprendre le Coran et par l’établissement des centres d’apprentissage et d’éducation, cela sera mieux pour eux, mais ils n’ont pas fait d’effort pour comprendre le Coran, tout ce qu’ils lisent du Coran est une musique pour leurs oreilles et pour leurs cœurs, mais ils n’utilisent pas leur raison.

Ils se sont contentés de lui réciter sans comprendre et sans penser, ainsi ils ont violé les ordres du Coran qui nous ordonne de comprendre ses significations et de réfléchir à ses sens, c’est pourquoi le Coran est devenu comme un accessoire qui orne les conseils et les colloques !

Le résultat inévitable de ces idées fausses était la propagation des mythes et des légendes et pour plus d’aberration, le cheikh de la voie soufie a été considéré comme un chef spirituel qui a une relation avec le monde spirituel, c’est comme le Saint dans la religion chrétienne, il est devenu un médiateur entre Dieu et ses disciples, ces chefs spirituels avaient des titres tels que “Awliaa de Dieu “malgré que chaque croyant soit “wali” et que chaque croyant adore Dieu.

Non seulement cela, mais ils ont dit qu’ils sont caractérisés par leur proximité de Dieu et que les autres n’avaient pas cette caractéristique. Qu’ils ont des qualités extraordinaires et que Dieu leur a donné le droit d’agir dans l’univers, ainsi ils ont dit beaucoup d’autres choses qui n’ont pas de base dans la religion.

L’appartenance aux voies soufies nécessite une cérémonie officielle, c’est-à-dire que pour appartenir à une voie soufie, cela nécessite des conditions exceptionnelles, par exemple avoir une conception qui se réfère à la non-participation d’une autre voie et le déclarer au cheikh de la voie pour qu’il accepte ce candidat ou le refuse.

Cette cérémonie sacerdotale est loin de l’essence de l’islam et de la charia, cette cérémonie était peut-être pour empêcher celui qui n’était pas souhaité d’entrer dans la voie, par cette façon les portes lui restaient fermées et restait à l’extérieur !

Les gens sont divisés en deux sections. La section qui appartient à ces méthodes et une autre section qui n’appartient pas à ces voies. Cela a contribué à révérer ces voies, en conséquence cela a conduit à vénérer leurs cheikhs, car beaucoup de disciples prétendent qu’ils reçoivent des bénédictions de Dieu par la grâce de leurs cheikhs !

Ils prétendent également que ces cheikhs reçoivent une sorte de révélation divine et qu’ils savent l’invisible !

Afin que la voie soit plus acceptable pour plus des gens, ils ont commencé à montrer les choses qui attiraient l’attention, ils considéraient que ces choses sont comme un miracle divin, mais il n’en est rien, ce sont des choses naturelles qui se passent avec toutes les personnes, donc le disciple dormait en rêvant de ces miracles fantastiques !

Il y a également une autre prétention qui dit que la science de ces cheikhs est ”Alladni [1] » et ésotérique, cette revendication aussi est un des mythes qui seront acceptés par les fous comme une sagesse.

Il y a 180 ans, un nouveau type de culte a été inventé par ”khalidiya” qui est une division de ”Naqshabandiya”, ce culte était sous le nom ”le Lien avec le cheikh [2] الرابطة مع الشيخ , au point que certains disciples de ces cheikhs disaient que Dieu se reflète dans l’image de leurs cheikhs.

Ils ont dit que le cheikh les sauve des difficultés de ce monde et qu’il intercède pour eux dans l’au-delà et qu’il sauve ses disciples de feu !

Et pour renforcer leurs erreurs et leurs méthodes incorrectes, ils citaient des versets coraniques dont ils prennent quelques phrases et laissent les autres, car leur but était de déformer le sens des versets afin de s’adapter à leurs revendications qui sont clairement contraires au Coran.

Celui qui a étudié le Coran avec précision sait que les Prophètes et les Messagers ont travaillé contre ces allégations et ces mensonges, mais ce qui est regrettable, c’est que beaucoup de musulmans pensent que ces mensonges soufis les rapprochent de Dieu, mais quand ils sauront la vérité, cela sera trop tard, c’est pourquoi nous espérons qu’ils connaissent la vérité et qu’ils se repentent avant de quitter ce monde.

Nous avons conclu grâce à notre étude en ce qui concerne ce sujet qu’il n’y a aucune voie soufie qui n’est pas tombée dans l’abîme de la superstition à divers degrés.

Malheureusement les musulmans ont donné aux cheikhs soufis une chance d’en arriver là parce qu’ils ont lu le Coran avec de belles voix mais sans qu’ils comprennent ses significations, alors leur relation au Coran se limite à la récitation du Coran dans les fêtes, les cérémonies et les funérailles.

Nous citons quelques phrases célèbres des soufis :

« Le disciple n’a plus le droit de s’opposer à son cheikh même s’il croit que sa propre opinion est juste” [3]

« Le disciple est toujours occupé par les ordres de son cheikh et il ne doit pas faire attention aux opinions des autres quelles que soient ces opinions” [4]

Le disciple doit également effectuer immédiatement les ordres de son cheikh et sans interprétation parce que le retard et l’interprétation causent une longue interruption de Dieu !

On peut dire que le disciple est entre les mains de son cheikh comme l’homme qui est mort mais qui attend pour le lavage mortuaire afin que son cheikh agisse avec lui comme il veut et comme il lui plaît !

En bref, le disciple est lié à son cheikh comme un esclave qui est lié à son maître, mais encore plus étroitement, car il est possible que l’esclave désobéisse à son maître ou qu’il se plaigne de lui en secret, mais le disciple s’engage à l’obéissance absolue à son cheikh en secret et en public !

C’est pourquoi ces disciples deviennent sans personnalité à cause des mythes de leurs cheikhs.

Les places qui étaient allouées aux activités des soufis étaient appelées ”takaya” et malgré que ces endroits soient officiellement fermés dans certains pays islamiques, les activités des soufis continuent.

Les mythes qui se répandent à cause de la présence du soufisme nous imposent que nous soyons attentifs parce que ces mythes sont contraires aux principes de notre religion et à notre Coran. C’est un sujet très grave, c’est pourquoi l’Etat ne doit pas être une partie de ce sujet afin d’étudier le sujet sans l’influence des autorités de l’Etat pour obtenir des résultats corrects.

[1] La science ”alladni” : C’est l’interprétation et l’explication de textes afin d’être cohérents avec ce que le cheikh pense de son propre point de vue, ceci est une source d’éducation pour les soufis qui croient que c’est une science qui vient de Dieu, et ils ont basé sur l’histoire de Moïse et le bon serviteur “Alkhidr”, car Dieu dit : « Ils trouvèrent alors un de Nos serviteurs, que Nous avions gratifié de Notre Miséricorde et que Nous avions éclairé de Notre Science. » AL-Kahf (18:65)

[2] Le Lien avec le cheikh : C’est une évocation d’une image du cheikh au temps de la mention de Dieu, c’est une des politesses chez les soufis, l’aspirant fait cela pour pouvoir accéder à la spiritualité qu’il demande, c’est une forme de polythéisme, cette chose est mentionnée dans plusieurs voies, c’est un pilier pour “Khalidiya Naqshbandiya” !

[3] L’éthique du soufisme, à Kodko, partie. 3 / p. 5

[4] L’éthique du soufisme, à Kodko, partie. 2 / p. 248

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