Islam et Musulmans

Pleurer après la mort

Question :

Durant ma grossesse, j’ai eu de profondes douleurs pendant 5 mois. Et j’ai accouché de jumeaux morts. Je respecte tout ce qui vient de Dieu mais ne peut m’empêcher parfois de pleurer. Combien de temps est-il permis de pleurer et d’avoir de chagrin pour un défunt par l’islam ?

Réponse :

L’événement que vous venez de raconter est une conséquence des règles de Dieu. Il teste ses serviteurs par des épreuves dans leur vie. Dieu le Très Haut commande :

« Certes, nous vous soumettrons à l’épreuve de la faim, à la diminution de vos biens, à la perte de vos proches et de vos récoltes et annonce la bonne nouvelle à ceux qui endurent avec patience, qui lorsqu’un malheur les frappe disent : « Nous sommes à Dieu et c’est à Lui que nous retournons ». A ceux-là, leur Seigneur accordera Sa bénédiction et étendra sur eux Sa miséricorde et ceux-là sont sur la Voie Droite. » (La Vache 2:155-157)

Le Prophète Muhammad quant à lui disait :

« Etranges sont les sentiments du croyant, car il y a du bien dans toutes ses affaires ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Si le croyant a l’occasion de se régaler, il remercie (Dieu) car c’est un bien de sa part, et s’il est en difficulté, montre sa résignation (et endure patiemment) car c’est un bien de sa part (Dieu). » Référence : Sahih Muslim 2999, In-book référence : Book 55, Hadith 82, USC-MSA web (English) référence : Book 42, Hadith 7138)

Il n’y a pas d’objection à pleurer après de tels événements, pourvu que vous ne vous détourniez pas de Dieu et que vous vous rendiez à ses ordres. Il a été raconté au sujet du Prophète Muhammad qu’il avait pleuré pour la mort de ses enfants et de ses petits-enfants.

Narré par Anas ben Malik : « Nous sommes allés avec l’apôtre de Dieu (paix et bénédiction soient sur lui) au forgeron Abu Saif, époux de l’infirmière d’Ibrahim (le fils du Prophète). L’apôtre de Dieu a pris Ibrahim et l’a embrassé et l’a senti ; plus tard nous sommes entrés dans la maison d’Abu Saif, à cette époque Ibrahim en était à son dernier souffle, et les yeux de l’apôtre de Dieu (paix et bénédiction soient sur lui) ont commencé à se remplir de larmes. Abdur Rahman bin ‘Auf a déclaré : « Ô Apôtre de Dieu, même vous, vous pleurez ? », il a répondu : « Ô Ibn’ Auf, c’est de la miséricorde. » Puis il pleura d’avantage et poursuivit : « Les yeux répandent les larmes dont le cœur est affligé. Et nous ne dirons rien, si ce n’est ce qui plait à notre Seigneur. Ô Ibrahim, oui ta séparation nous navre le cœur ! » » (Buhari, Cenaiz, 43; Müslim, Fedail, 62; Ebû Dâvûd, Cenâiz, 23-24; İbn Mâce, Cenâiz, 53)

Narré par Anas ben Malik : « Nous étions dans le cortège funèbre d’une des filles du Prophète et il était assis à côté de la tombe. J’ai vu ses yeux répandre des larmes  » (Funerals (Al-Janaaiz)’ de Sahih Bukhari)

Narré par Oussama ben Zaid : « La fille du Prophète (paix et bénédiction soient sur elle) a envoyé un messager au Prophète lui demandant de venir lorsque son enfant mourait. Mais le Prophète retourna le messager et lui dit de transmettre son salut et de lui dire : « Tout ce que Dieu prend est pour Lui et tout ce qu’il donne est pour Lui. Tout avec Lui a un terme limité et fixé (dans ce monde) et donc elle doit être patiente et espérer la récompense de Dieu » Elle renvoya le messager, jurant qu’il devait venir. Le Prophète s’est levé, ainsi que Saad bin ‘Ubada, Muadh bin Jabal, Ubai bin Ka’b, Zaid bin Thabit et quelques autres hommes. L’enfant a été amené à l’apôtre de Dieu alors que son souffle était perturbé dans sa poitrine (le narrateur pense que Ousama a ajouté : comme si sa peau était faite d’eau). Posés sur une telle vision, les yeux du Prophète (paix et bénédiction soient sur lui) se mouillèrent. Saad dit alors : « Ô apôtre de Dieu qu’est-ce là donc ? » et poursuivit « C’est la pitié que Dieu a logée dans les cœurs de ses esclaves, et Dieu n’est miséricordieux qu’avec ceux de ses esclaves qui sont miséricordieux (à d’autres) ». (Bukhari, Funerals 32,43, Marza, 9, Ayman, 9, Tawhid, 2; Muslim, Funerals, 11; Abu Dawood, Funerals, 23-24; Nasai, Funerals, 13, 22; Ibn Majah, Funerals 53; Ahmed b. Hanbal 1/268, 273)

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