Islam et Musulmans

Mentionner le nom de Dieu lors de l’abattage des animaux

Question :

Vous dites que toute la viande (sauf le porc) est halal, même si elle n’est pas abattue avec le basmala. Donc le McDonalds serait halal ? Dans le verset (6:121), n’est-il pas dit que c’est un péché de manger quoi que ce soit qui n’a pas eu le nom de Dieu récité sur elle ?

Réponse :

Les gens qui disent qu’il est obligatoire de mentionner le nom de Dieu lors de l’abattage des animaux, montrent les versets suivants comme preuve :

« Si vous croyez en ses Signes mangez ce sur quoi le nom de Dieu a été invoqué ». Les Troupeaux (6:118)

« Ne mangez pas ce sur quoi le nom de Dieu n’aura pas été invoqué, car ce serait une perversité. Les démons inspirent à leurs suppots de discuter avec vous. Si vous les écoutiez, vous deviendriez des polythéistes.» Les Troupeaux (6:121)

Des savants des sectes hanafi [1], maliki [2] et hanbali [3] ont compris l’expression « ne mangez pas ce sur quoi le nom de Dieu n’aura pas été invoqué » comme « animaux abattus sans basmala » et ont construit d’autres points de vue basés sur cette explication. Cependant, les animaux qui sont qualifiés « d’abattus sans le nom de Dieu » ne sont que les animaux que les polythéistes sacrifient à leurs divinités.

Dieu commande :

« Dis : « Je ne trouve pas d’interdictions au sujet de la nourriture dans ce qui m’a été révélé, à part la bête morte, le sang répandu et la viande de porc – car c’est une souillure – et ce qui, par perversité, a été sacrifié à un autre que Dieu. Quant à celui qui est contraint d’en user, par nécessité, sans être pour cela rebelle, ni transgresseur, ton Seigneur lui pardonnera car il est miséricordieux.» Les Troupeaux (6:145)

Par conséquent, à la lumière de ce verset, en disant : »ne mangez pas ce sur quoi le nom de Dieu n’aura pas été invoqué » Dieu dit en effet: « Ne mangez pas sur quoi un autre nom que Dieu aura été mentionné comme un péché délibéré ».

Une autre chose importante à propos de (6:121) est que le verset se termine par un avertissement à « devenir l’un des polythéistes ». Cela montre également que l’action mentionnée dans le verset est une violation à l’unicité de Dieu.

On peut voir un inventaire de ce que ces polythéistes faisaient à propos des animaux dans le verset ci-dessous :

« Ils disent : « Voici des animaux et une récolte qui sont sacrés, – voilà ce qu’ils prétendent – nul ne doit en manger sans que nous le voulions ». Il y a des animaux dont on ne doit pas se servir comme bêtes de somme et des animaux sur lesquels ils n’invoquent pas le nom de Dieu : tout cela est une invention contre lui. Ils seront retribués pour ce qu’ils ont inventé ». Les Troupeaux (6:138)

L’expression « des animaux sur lesquels ils n’invoquent pas le nom de Dieu » (pendant l’abattage) est compris par des savants comme al-Zamakhshari (d.538), Fakhr al-Din al-Razi (d.606), al-Qurtubi (d.671), al-Baidawi (d.685), al-Nasafi (d.710), Rashid Rida (d.1935) ou Muhammad Hamdi Yazir (d.1942) comme les animaux que les polythéistes sacrifient pour leurs divinités en mentionnant délibérément leurs noms plutot que celui de Dieu [5].

Ainsi, le sens de « bétail abbatu sans le nom de Dieu » dans le Coran est: « bétail abattu sous un autre nom que Dieu ».

Une narration attribuée au Prophète est la suivante :

« Certaines personnes sont venues au messager de Dieu et ont dit: Messager de Dieu ! Certaines personnes nous ont apporté de la viande. Nous ne savons pas s’ils ont mentionné le nom de Dieu ou non. Pouvons-nous la manger ? Le Messager de Dieu répondit : « Mangez-la en mentionnant le nom de Dieu ». [6]

 

 

[1] Alâuddin Ebî Bekr b. Mes’ud el-Kâsânî, Bedâiu’s-Sanâi’ fî Tertîbi’s-ş-Şerâi’, Beyrut, t.y., C:V, s.45-49; Muhammed Emin İbn Âbidîn, Hâşiyetü Reddi’l-Muhtâr ale’d-Dürri’l-Muhtâr, İstanbul, 1984, C:VI, s.299-302.

[2] Ebû Abdillah Muhammed b. Abdillah el-Haraşî, el-Haraşî alâ Muhtasari Seyyidi Halîl, Beyrut, t.y., C:III, s.15; Ebu’l-Berekât Ahmed b. Muhammed b. Ahmed ed-Derdîr, Şerhu’s-Sağîr alâ Akrebi’l-Mesâlik ilâ Mezhebi’l-İmam Malik, Beyrut, t.y., C:II, s.170.

[3] Ebû Muhammed Muvaffakuddin Abdullah b. Ahmed İbn Kudâme, el-Muğnî,Thk.: Abdullah b. Abdülmuhsin Türkî, Abdülfettah Muhammed el-Hulv, Kahire, 1990, C:XIII, s.289-290.

[4] Ebû Cafer Muhammed b. Cerîr et-Taberî, Câmiu’l-Beyân fî Te’vîli’l-Kur’an, Beyrut, 1992,  C:V, s.329.

[5] Ebu’l-Kasım Carullah Mahmud b. Ömer ez-Zemahşeri, el-Keşşâf an Hakâiki Ğavâmidi’t-Tenzîl ve Uyûnu’l-Ekâvîl fî Vucûhi’t-Te’vîl, Thk.: Adil Ahmed Abdülmevcud, Ali Muhammed Muavvid, Riyad, 1998, C:II, s.402; Fahreddin er-Râzi, et-Tefsîru’l-Kebir, C:V, s.160; Kurtubî, el-Câmi’ li Ahkâmi’l-Kur’ân,C:VII, s.62; Ebu Said Nasırüddin Abdullah b. Ömer b. Muhammed el-Beyzâvî,Envârü’t-Tenzîl ve Esrâru’t-Te’vîl, 2 c., İstanbul, t.y., C:I, s.323; Ebu’l-Berekât Hâfızuddin Abdullah b. Ahmed b. Mahmud en-Nesefî, Medârikü’t-Tenzîl ve Hakâiku’t-Te’vîl, Beyrut, 1989, C:I, s.487; Muhammed Reşid Rıza, Tefsîru’l-Kur’âni’l-Hakîm (Tefsîru’l-Menâr), Yay. Haz., İbrahim Şemsuddin, Beyrut, 1999, C:VIII, s.110; Elmalılı Muhammed Hamdi Yazır, Hak Dini Kur’an Dili Yeni Mealli Türkçe Tefsir, İstanbul, 1936,  C:III, s.2064.

[6] Bukhari, Tawhid, 13, Zabaih, 21; Abu Dawud, Adahi, 13-19; Nasai, Dahaya, 21; Ibn Majah, Zabaih, 4; Muwatta, Zabaih, 1.

 

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