Islam et Musulmans

Mon père refuse de me marier avec le jeune homme que j’aime

Question :
Je suis une jeune fille égyptienne, j’ai 28 ans.
Je suis triste parce que mon père a refusé de me marier sans raison.
Depuis un mois, un jeune homme qui m’aime est venu pour parler avec mon père.
La réponse de mon père : Je ne veux pas marier ma fille !
Je suis triste. Quelle est la position de l’islam sur la situation de mon père ?
Réponse :
Le mariage est une des lois de Dieu.
Le tuteur a un devoir fixé dans le coran, il est le superviseur sur le mariage de sa fille, mais la supervision ne lui donne pas le droit de refuser de marier sa fille sans raison.
Dieu dit :

وَلَا تُكْرِهُوا فَتَيَاتِكُمْ عَلَى الْبِغَاء إِنْ أَرَدْنَ تَحَصُّنًا لِّتَبْتَغُوا عَرَضَ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا وَمَن يُكْرِههُّنَّ فَإِنَّ اللَّهَ مِن بَعْدِ إِكْرَاهِهِنَّ غَفُورٌ رَّحِيمٌ

« Ne contraignez pas vos jeunes filles à vous désobéir pour que vous en tiriez un profit en ce bas-monde, alors qu’elles veulent la chasteté (elles veulent se marier).» La Lumière – Al-Nùr (24:33)

Dieu Tout-Puissant dit ;

وَإِذَا طَلَّقْتُمُ النِّسَاء فَبَلَغْنَ أَجَلَهُنَّ فَلاَ تَعْضُلُوهُنَّ أَن يَنكِحْنَ أَزْوَاجَهُنَّ إِذَا تَرَاضَوْاْ بَيْنَهُم بِالْمَعْرُوفِ ذَلِكَ يُوعَظُ بِهِ مَن كَانَ مِنكُمْ يُؤْمِنُ بِاللّهِ وَالْيَوْمِ الآخِرِ ذَلِكُمْ أَزْكَى لَكُمْ وَأَطْهَرُ وَاللّهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لاَ تَعْلَمُونَ

« Quand vous aurez répudié vos femmes et qu’elles auront atteint le délai fixé, “ne les empêchez pas de prendre de nouveaux époux“, s’ils se sont mis d’accord en toute bienséance. Voilà ce à quoi est exhorté celui d’entre vous qui croit en Dieu et au Jour dernier. Voilà ce qui est plus vertueux et plus pur pour vous. Dieu sait, et vous, vous ne savez pas !» AL-baqara (2:232)

Ce verset dit clairement que le devoir du tuteur est la supervision sur le mariage en ce qui concerne les règles de la bienséance.
Les versets coraniques et les hadiths prophétiques confirment l’importance du rôle du tuteur et lui donnent le droit de la supervision sur le mariage en toute bienséance, et s’ily avait un désaccord sur ce sujet, les autorités concernées doivent intervenir pour résoudre le problème.S’iln’y a pas une chose qui empêche ce mariage, celui-ci se passe avec la satisfaction et l’acceptation de deux époux et en présence des gens.
La fille peut conclure seule son contrat de mariage si cela n’était pas contraire à “Maarouf معروف”, ce mot arabe signifie tout ce qui est de l’ordre des convenances, et on trouve certains contrôles qui parlent de ce sujet dans le saint Coran et dans les hadiths prophétiques, sur cette base, la tâche du tuteur se limite à connaître une seule chose :la décision et le choix de la femme sont-ils en harmonie avec ces contrôles ou pas ?
On peut dire comme une définition : la tutelle est en général une parole imposée sur une personne qui est sous la tutelle, c’est une parole qui oblige cette personne à faire quelque chose selon la volonté du tuteur.
Selon ce sens, il convient de mentionner qu’AI-Bukhârî, Abû Dâwûd, an-Nasâ’î, at-Tirmidhî, Ibn Mâja et Ahmad ont rapporté que le père de Khansâ’ Bint Khidâm l’a mariée alors qu’elle l’avait déjà été, celle-ci refusa d’accepter ce mariage et en fit part au Prophète qui annula l’union, et alors, Khansâ’ s’est mariée avec Abou Lubaabah bin Abd al-Moundhir [1].

Selon Aïcha (que Dieu l’agrée) : ”Une jeune fille alla trouver l’Envoyé de Dieu et lui tint le propos suivant : “Mon père m’a mariée à son neveu afin d’anoblir sa lignée.” Le Prophète lui a donné un droit d’annulation, celle-ci rétorqua : “J’accepte la décision de mon père“;”je voulais seulement que les femmes sachent que leurs pères n’ont aucun droit en ce domaine” [2].
Souvent, il est difficile de connaître l’opinion de la jeune femme vierge en ce qui concerne le mariage à cause de la timidité qui les domine dans unetelle situation, c’est pourquoi le Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) a dit : ”Une femme qui a déjà été mariée “en arabe :thayyib ثيب” est plus à même de disposer de sa personne que son tuteur, quant à celle qui est vierge, on doit lui demander sa permission :son silence en tiendra lieu”[3].


[1] (Ibn Mâja, le mariage, n°1873) (Abou Dawoud, le mariage, n°2101)

[2] (Abou Dawoud, le mariage, n°2096) (Ibn Mâja, le mariage, n°1874) ( Ahmad 4/136)

[3] (Muslim, le mariage, n°1421) (Abou Dawoud, le mariage, n°2098) (Ibn Mâja, le mariage, n°1870)

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