Islam et Musulmans

Le port du bâton est-il une sunna du Prophète ?

Question :
Certains disent que porter un bâton est une sunna. Le Prophète l’a-t-il ordonné ? Porter un bâton est-il vraiment une sunna ? Existe-t-il des hadiths à ce sujet ?
Réponse :
Concernant le port du bâton, certains livres rapportent les narrations suivantes :
« Porter un bâton est un signe des croyants et une sunna des Prophètes. » « S’appuyer sur un bâton est une sunna des Prophètes. » « Quiconque atteint l’âge de quarante ans sans porter de bâton est considéré comme un révolté. »
Cependant, aucune de ces narrations ne figure dans les sources authentiques et, selon les érudits, elles ne reposent sur aucune base solide. Certains des narrateurs de ces récits, comme Yahya b. Hâshim al-Ghassânî, étaient réputés pour inventer des hadiths. (Voir : Deylemî, Kitâbu Firdevsi’l-Ahbâr, édition de Fevvaz Ahmed Zümerli, Muhammed Mu’tasım Billah el-Bağdadi, Beyrouth, 1986, vol. 2, p. 147, hadith no : 2750 ; Ali el-Kârî, el-Esrâru’l-Merfûa, édition de Muhammed Lütfi es-Sabbâğ, 2e édition, Beyrouth, 1986, p. 179, hadith no : 147)
L’un des hadiths savants, Ali el-Kârî, indique que l’utilisation du bâton pourrait être appréciée à la lumière des versets 17-18 de la sourate Tâhâ, ainsi que de l’usage occasionnel du bâton par le Prophète dans ses dernières années.
Les versets en question sont les suivants :
« (Allah a demandé : ) Que tiens-tu dans ta main droite, Moïse ? »
« C’est mon bâton », répondit-il. « Je m’en sers pour m’appuyer, pour secouer les feuilles de mon troupeau, et pour d’autres usages. »

Peu après, Allah ordonne à Moïse de jeter son bâton, et celui-ci se transforme miraculeusement en serpent, avant de revenir à sa forme initiale. Ces versets relatent un miracle et ne contiennent aucune indication sur les vertus de l’utilisation du bâton.
Il est vrai que le Prophète utilisait parfois un bâton en vieillissant, mais cela ne signifie pas que porter un bâton est une sunna. C’est un comportement humain, tout comme manger, boire, dormir et s’habiller. Dans ces domaines, la règle est celle de la permissivité, c’est-à-dire que les musulmans sont libres de suivre ou d’omettre ce que le Prophète faisait.

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