Question :
Dans un hadith que j’ai lu, le Prophète fait cette invocation :
« Ô mon Seigneur ! Je Te demande pardon si j’ai commis un acte de polythéisme sans le savoir. Ô mon Seigneur ! Je cherche refuge auprès de Toi contre le fait de commettre consciemment un acte de polythéisme. »
Ce hadith laisse entendre qu’une personne peut commettre du polythéisme sans en avoir conscience. Que peut-on dire au sujet de ce hadith ?
Réponse :
On trouve dans certains recueils de hadiths des récits indiquant que le Prophète aurait enseigné cette invocation à ses compagnons. Toutefois, la quasi-totalité de ces récits présentent des faiblesses dans leur chaîne de transmission (isnâd). (Voir : al-Haythamî, Majmaʿ az-Zawâʾid, vol. 10, p. 223-224.) De ce point de vue, le hadith mentionné est considéré comme faible au regard de sa chaîne de transmission.
Cependant, dans la sourate al-Ḥujurât, il est rapporté qu’Allah menace ceux qui élèvent leur voix au-dessus de celle du Prophète, en disant que leurs œuvres pourraient être annulées sans qu’ils ne s’en rendent compte. (Voir : al-Ḥujurât, 49/2)
Cela montre que, selon ce verset, des personnes peuvent voir leurs actions annulées à cause de certains comportements erronés, même s’ils n’en ont pas conscience.
Or, selon le Coran, le péché qui annule toutes les bonnes actions est le polythéisme (shirk), qui est considéré comme le plus grave des péchés dans l’islam. (Voir : al-Mâʾida, 5/5 ; al-Anʿâm, 6/88 ; Hûd, 11/16 ; az-Zumar, 39/65)
Par conséquent, bien que le hadith mentionné soit faible sur le plan de la chaîne de transmission, il est en accord avec ce que le Coran affirme sur le danger du polythéisme, même involontaire.