Islam et Musulmans

La raison

La situation de la personne qui n’utilise pas sa raison est dépeinte dans le Coran à l’image du corbeau :

Dieu tout-puissant dit :

وَمَثَلُ الَّذِينَ كَفَرُواْ كَمَثَلِ الَّذِي يَنْعِقُ بِمَا لاَ يَسْمَعُ إِلاَّ دُعَاء وَنِدَاء صُمٌّ بُكْمٌ عُمْيٌ فَهُمْ لاَ يَعْقِلُونَ

« Les mécréants sont semblables au corbeau de qui l’homme ne peut se faire entendre que par des appels et des cris. Sourds, muets, aveugles, ils ne raisonnent pas. » Al-baqara (2:171).

Le terme (نعق ينعق) = (na’q) dans le verset désigne à la fois le son du corbeau et le cri du berger à son troupeau.

Certaines traductions du Coran ont préféré le deuxième sens du mot et cet acte conduisit à rendre le verset incompréhensible. Plus tard, ces éditions furent contraintes à donner des explications inapropriées au texte original.

La raison de ces erreurs est que la liaison entre les versets n’est pas remarquée. Avec un peu d’attention, on remarque que la métaphore dans le verset suivant explique le sens du premier verset :

وَلَقَدْ ذَرَأْنَا لِجَهَنَّمَ كَثِيرًا مِّنَ الْجِنِّ وَالإِنسِ لَهُمْ قُلُوبٌ لاَّ يَفْقَهُونَ بِهَا وَلَهُمْ أَعْيُنٌ لاَّ يُبْصِرُونَ بِهَا وَلَهُمْ آذَانٌ لاَّ يَسْمَعُونَ بِهَا أُوْلَئِكَ كَالأَنْعَامِ بَلْ هُمْ أَضَلُّ أُوْلَئِكَ هُمُ الْغَافِلُونَ

« Nous avons destiné à la Géhenne un grand nombre de djinns et d’hommes. Ils ont des cœurs avec lesquels ils ne comprennent pas; ils ont des yeux avec lesquels il ne voient pas; ils ont des oreilles avec lesquelles ils n’entendent pas. Ceux-là sont comme des bestiaux, et même plus égarés encore. Tels sont les inadvertants! »  Al-A’râf (7:179).

Les moutons, les vaches et les chameaux sont des animaux bénéfiques pour l’Homme et décris comme tel dans le Saint Coran.

Puisque les mécréants sont considérés comme de moindre valeur, l’animal qui sert la comparaison doit être inférieur à ceux nommés ci-dessus. Nous comprenons donc que dans le verset 171 de la sourate (Al-Baqara) le mot (ينعق = yen’iqu) a été utilisé pour identifier le son du corbeau qui est considéré comme inférieur en tout point dans l’imaginaire islamique.

La raison de cet opinion sur le corbeau ou la corneille reside dans le fait que c’est là un animal charognard dépouillant les cadavres ou volant des oeufs. Qui plus est, il n’est vecteur d’aucun bénéfice et cause en vérité beaucoup de dommages aux cultures.

Dieu tout-puissant dit dans un autre verset :

وَإِذَا تَوَلَّى سَعَى فِي الأَرْضِ لِيُفْسِدَ فِيِهَا وَيُهْلِكَ الْحَرْثَ وَالنَّسْلَ وَاللّهُ لاَ يُحِبُّ الفَسَادَ

« Dès qu’il [te] tourne le dos, il s’en va par la terre pour y semer la corruption et détruire les récoltes et le bétail; mais Dieu n’aime pas la corruption. » Albaqara (2:205).

La relation entre les versets nous rapporte au cas de Caïn et Abel.

Caïn a délaissé le droit chemin et tué son frère. Par conséquent, il se retrouva dans une situation pire que celle d’un corbeau. Les versets concernant cet événement disent :

وَاتْلُ عَلَيْهِمْ نَبَأَ ابْنَيْ آدَمَ بِالْحَقِّ إِذْ قَرَّبَا قُرْبَانًا فَتُقُبِّلَ مِن أَحَدِهِمَا وَلَمْ يُتَقَبَّلْ مِنَ الآخَرِ قَالَ لَأَقْتُلَنَّكَ قَالَ إِنَّمَا يَتَقَبَّلُ اللّهُ مِنَ الْمُتَّقِينَ، لَئِن بَسَطتَ إِلَيَّ يَدَكَ لِتَقْتُلَنِي مَا أَنَاْ بِبَاسِطٍ يَدِيَ إِلَيْكَ لَأَقْتُلَكَ إِنِّي أَخَافُ اللّهَ رَبَّ الْعَالَمِينَ، إِنِّي أُرِيدُ أَن تَبُوءَ بِإِثْمِي وَإِثْمِكَ فَتَكُونَ مِنْ أَصْحَابِ النَّارِ وَذَلِكَ جَزَاء الظَّالِمِينَ، فَطَوَّعَتْ لَهُ نَفْسُهُ قَتْلَ أَخِيهِ فَقَتَلَهُ فَأَصْبَحَ مِنَ الْخَاسِرِينَ، فَبَعَثَ اللّهُ غُرَابًا يَبْحَثُ فِي الأَرْضِ لِيُرِيَهُ كَيْفَ يُوَارِي سَوْءةَ أَخِيهِ قَالَ يَا وَيْلَتَا أَعَجَزْتُ أَنْ أَكُونَ مِثْلَ هَذَا الْغُرَابِ فَأُوَارِيَ سَوْءةَ أَخِي فَأَصْبَحَ مِنَ النَّادِمِينَ

« Mais raconte leur en toute vérité l’histoire des deux fils d’Adam: ils offrirent chacun un sacrifice; celui de l’un fut agréé tandis que celui de l’autre ne le fut pas. Celui-ci dit alors:  » Je vais te tuer !  » Le premier répondit:  » Dieu n’agrée les offrandes que de ceux qui Le craignent!

Si tu portes la main sur moi pour me tuer, moi je ne porterai pas la main sur toi pour te tuer. Je redoute Dieu, le Seigneur des mondes.

Ce que je veux, moi, c’est que tu prennes sur toi mon péché et le tien, et que tu deviennes un des hôtes du Feu; car telle est la rétribution des iniques! « 

Son âme passionnelle l’incita à tuer son frère. Il le tua donc et se trouva ainsi parmi les perdants.

Dieu envoya un corbeau qui se mit à fouiller la terre pour lui montrer comment cacher la honte du cadavre de son frère. Il dit:  » Malheur à moi! Que n’ai-je pu faire comme ce corbeau et cacher la honte du cadavre de mon frère!  » Il commença alors à se repentir. » Al-Mâ’idah (5:27-31).

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