Islam et Musulmans

La prière du vendredi

La prière du vendredi :

Dieu Tout-Puissant dit :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا نُودِي لِلصَّلَاةِ مِن يَوْمِ الْجُمُعَةِ فَاسْعَوْا إِلَى ذِكْرِ اللَّهِ وَذَرُوا الْبَيْعَ ذَلِكُمْ خَيْرٌ لَّكُمْ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ،فَإِذَا قُضِيَتِ الصَّلَاةُ فَانتَشِرُوا فِي الْأَرْضِ وَابْتَغُوا مِن فَضْلِ اللَّهِ وَاذْكُرُوا اللَّهَ كَثِيرًا لَّعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ

« Ô vous, qui croyez ! Quand on vous appelle à la prière du vendredi, accourez à l’invocation de Dieu ! interrompez tout négoce : c’est un plus grand bien pour vous, si vous pouviez savoir !

Lorsque la prière est achevée, dispersez-vous sur la terre et cherchez à obtenir des bienfaits de Dieu ; invoquez beaucoup le nom de Dieu Puissiez-vous être heureux ! » Al-Jumu’a (62:9-10).

La prière du vendredi est-elle obligatoire pour tout le monde ? !

Nous comprenons par le verset précédent que la prière du vendredi n’est pas obligatoire pour tout le monde, puisque chaque activité (ici le négoce) et chaque région présentent leurs propres exigences et peuvent empêcher les croyants de rejoindre la mosquée.

D’après Târik bin Chibab (que Dieu l’agrée), le Prophète ( la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui ) a dit : « La prière du vendredi est imposée en commun à tout musulman à l’exception de quatre d’entre eux: L’esclave, la femme, le voyageur et le malade[1]».

Abou Dawoud dit : Târik bin Shihab avait vu le Prophète mais il n’a rien entendu de lui, c’est pourquoi on peut dire que ce hadith est mursal (مرسل en arabe)[2] , et que nous ne pouvons pas nous appuyer sur lui en ce qui concerne l’obligation de la prière du vendredi.

Abdullah ibn Amr rapporte ces dires du Prophète: « La prière du vendredi est obligatoire pour celui qui entend l’appel[3]».

On remarque qu’il n’y a aucun mot dans le Coran désignant «khair خير, un plus grand bien » ( اسم تفضيل en arabe, le nom de préférence) pour l’une des prières quotidiennes imposées; parce que l’accomplissement de ces cinq prières est obligatoire dans tous les cas, à l’exception de son culte spécifique au vendredi.

Lors d’un jour pluvieux, Ibn Abbas avait dit à celui qui appellait à la prière: « Lorsque tu récites la formule: « J’atteste que Muhammad est le Messager de Dieu», ne continue pas par: «Accourez à la prière» mais plutôt dit: «Faites la prière chez vous», Les gens se sont inquiétés de ce fait et sont venus à la prière, alors il leur a dit: « Quelqu’un de meilleur que moi l’avait déjà fait, La prière du vendredi est un devoir et j’ai craint que vous marchiez dans la boue et que vous glissiez »[4]. »

Aicha, l’épouse du Prophète ( la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui ) a dit : « Le jour du vendredi, les gens arrivaient les uns après les autres de leurs maison et d’Al-Awâly tout poussiéreux et transpirants. Une fois, l’un d’eux vint voir le Messager de Dieu qui était chez moi, et le Prophète lui a dit: « Si seulement vous vous purifiez pour ce jour-ci[5].»

Iyâs b. Abû Ramlata al-Shâmi raconte : «J’étais avec Mu’âwiya b. Abû Sufyâne, il questionnait Zayd ben Arqam : « As-tu assisté aux deux jours de fêtes avec le messager de Dieu? »  Il répondit « Certes, oui », il lui demanda :«Comment a-t-il fait? ». Il répondit qu’il pria la prière de la fête et dit : « Vous avez le choix d’assister ou non à la prière du vendredi[6] ».

Narré par Ata ibn Abu Rabah: « Un jour de Fête, ibn az-Zubayr nous a conduit à La prière de la Fête en début de matinée, et quand nous sommes allés faire de même le vendredi, il n’était pas venu à nous. Nous avons donc prié seul; à cette époque, ibn Abbas était présent à Ta’if, et quand il vint à nous et que nous lui parlames de ce fait, il dit d’Ibn az-Zubayr qu’il avait suivi la sunna[7]. »

Le adhan du vendredi :

Le Saint Coran dit :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا نُودِي لِلصَّلَاةِ مِن يَوْمِ الْجُمُعَةِ فَاسْعَوْا إِلَى ذِكْرِ اللَّهِ وَذَرُوا الْبَيْعَ ذَلِكُمْ خَيْرٌ لَّكُمْ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ

« Ô vous, qui croyez ! Quand on vous appelle à la prière du vendredi, accourez à l’invocation de Dieu ! Interrompez tout négoce : c’est un plus grand bien pour vous, si vous pouviez savoir ! » Al-Jumu’a (62:9).

Nous comprenons de ce verset que la prière du vendredi était réalisée dans un endroit proche du marché, mais Lorsque l’appel à la prière retentissait, chacun devait interrompre ses transactions et rejoindre la mosquée. A cette époque là, Médine contenait beaucoup de marchés et de mosquées mais la prière du vendredi était toujours accomplie dans la mosquée du Prophète.

Selon ibn Abbas ; Le premier Office du vendredi célébré dans la mosquée du Messager de Dieu ( la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) fut dans la mosquée des Abd-al-Qays à Juwathya à Bahrayn[8].

‘Ata a dit : Lorsqu on est dans un village à population agglomérée et qu’on appelle à la prière du vendredi, on doit y assister, qu’on ait entendu l’appel ou non. Anas ne faisait pas tout le temps la prière du vendredi à la mosquée, l’accomplissant parfois dans la résidence d’Az-Zawiya, à deux farsakh de Bassorah[9].

[10] Retrouver le hadith original: Sunan Abi Dawoud, le vendredi, n °1069

Ne pas se hâter en allant à la prière du vendredi :

Abou Hurayra rapporte : « J’ai entendu le Messager de Dieu dire  : « Lorsqu’on appelle à la prière, ne venez pas en vous hâtant! Venez plutôt en marchant et soyez sereins! … Faites la partie que vous rattraperez et terminez ce que vous aurez manqué.[11] ».

Que faisons-nous après la fin de la prière ?

Abû Mûssa a dit qu’il a entendu le Prophète ( la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui ) dire en ce qui concerne cette heure du vendredi : «Elle commence au moment où l’imam s’assied (sur le minbar) et se poursuit jusqu’à ce qu’il s’en va. [12]»

Abdoulah ibn Omar a dit que le Messager de Dieu faisait deux raka’at avant et deux raka’at après le Dhohr. Il faisait après le Maghreb deux raka’at chez lui, de même pour l’Icha et après la prière du vendredi; il ne le faisait qu’après avoir quitté la mosquée.[13]

Le Verset Coranique dit clairement « dispersez-vous sur la terre » , Et il est rapporté que ‘Abdallâh ibn ‘Umar effectuait des prières surérogatoires avant la prière du vendredi, et accomplissait deux cycles de prières après cette prière chez lui; il affirmait que le Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui ) en faisait autant[14].

Selon ibn ’Omar  : «Le Prophète ne priait après la prière du vendredi qu’une fois qu’il se retirait, il priait alors deux raka’at chez lui[15].»

Abou Hurayra rapporte du Prophète : « Que celui qui veut prier après la prière du vendredi fasse quatre raka’at[16] ».

On rapporte d’Assâ-ib Ibni Yazîd que Mou’âwiyah lui a dit: « Lorsque tu as prié le vendredi, ne la fait pas suivre par une prière, jusqu’à ce que tu parles ou que tu sortes. Car le Prophète nous l’a ordonné ainsi [17]. »

Le vendredi :

Abou Hurayra rapporte qu’il avait entendu le Messager de Dieu ( la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui ) s’exprimer ainsi  : « Le jour de la Résurrection, nous serons les derniers et en même temps les premiers, bien que les autres aient reçu les Ecritures avant nous (en référence aux gens du Livre) . De plus ce jour-là [le vendredi ] est celui qui leur avait été rendu obligatoire, mais ils avaient divergé à son sujet, quand à nous, Dieu nous a guidés vers ce jour, Donc, en ce qui concerne le vendredi, les gens du Livre viennent après nous :  les Juifs, le lendemain ” samedi”  et les Chrétiens, le surlendemain ” dimanche “.[19] »

Le mérite du vendredi :      

Selon Abou Hurayra : Le Messager de Dieu a dit :« Celui qui fait des ablutions majeures, le jour du vendredi, similaires aux ablutions de janaba, puis se rent à la mosquée, sera comme s’il avait sacrifié une chamelle. S’il part à la deuxième heure, il sera comme s’il avait sacrifié une vache, s’il part à la troisième heure, il sera comme s’il avait présenté un bélier cornu, ou une poule, s’il part dans la quatrième heure, un oeuf. De plus, lorsque l’imam arrive, les anges se présentent à leur tour pour entendre les invocations[20]»

Les sacrifices d’animaux étants des cultes bénéfiques, ce hadith parle clairement d’élévation chez celui qui agit de la sorte.

Selon Salman Al Farisy le Prophète a dit :« Tout homme qui fait des ablutions majeures le jour du vendredi, se purifie autant qu’il peut, s’arrange les cheveux avec sa pommade ou se parfume avec le baume de sa femme, sort, se rend à la mosquée, ne bouscule pas les fidèles pour se frayer un passage, prie autant que cela lui est possible, puis écoute attentivement lorsque l’imam parle, celui-là verra ses péchés pardonnés jusqu’au vendredi suivant. [21]»

Selon Abou Hurayra, le Prophète a dit : « Celui qui a bien fait ses ablutions, puis est allé à la prière du vendredi et a écouté en silence, est pardonné de ses péchés jusqu’au prochain vendredi et même trois jours apres »[22].

Parures lors de la prière du vendredi :

Abû Dâwûd rapporte selon ibn Salâm que le Messager de Dieu (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui ) a dit : « Celui parmi vous qui a les moyens d’avoir deux vêtements pour le vendredi – autres que ceux qu’il porte au travail – qu’il le fasse.[23] »

Les ablutions majeures pour le vendredi :

Selon Soumra ben Jundub: « Pour ses ablutions le vendredi, le Prophète avait l’habitude de se purifier dans un bain complet ».[24]”

Et Abdoulah ibn Omar rapporte du Messager de Dieu  : « Lorsque l’un de vous veut se rendre à la prière du vendredi qu’il fasse des ablutions majeures! [25]».

Voici un récit d’ibn ‘Omar : « Alors que Omar ibn El khatab était debout pour le sermon du vendredi, un homme des premiers Mouhajirs et des Compagnons du Prophète entra, Omar l’appela en le reprochant du regard : « Tu as vu l’heure? » – « J’étais occupé », expliqua l’homme, « et je ne suis arrivé qu’au moment où retentissait  le Adhan, et sans m’attarder j’ai fait des ablutions mineurs. »– « Et en plus tu n’as fait que des ablutions mineures, malgré que tu sache que le Messager de Dieu recommandait des ablutions majeures![26]»

Selon Abou Sa’id El khoudry: Le Messager de Dieu a dit : « Les ablutions majeures pour le vendredi sont obligatoires pour tout pubère. [27]»

Et dans un autre Hadith : « Chaque musulman doit faire ses ablutions

majeures une fois tous les sept jours, où il lavera sa tête et son corps. [28] »

D’après Abou Bakar ibn el Munkadir ‘Amrou ibn Souleyman al ‘Ansary :

« J’atteste que le Messager de Dieu a dit : « Le jour du vendredi, les ablutions majeures sont obligatoires pour tout pubère, De même pour le fait de se curer les dents et d’user de baume, s’il en trouve.[29]»

Le temps de la prière du vendredi :

Anas ibn Malik rapporte que le Prophète faisait la prière du vendredi lorsque le soleil entamait sa descente vers l’Ouest[30].

Abou Khalda – c’est à dire Khalid ibn Dinâr – a dit : « J’ai entendu Anas ibn Malik dire : « Lorsque le froid était intense, le Prophète priait le plus tot possible, et lorsque la chaleur devenait torride, il attendait la fraîcheur pour s’acquitter de la prière. »

Younous ibn Bukheyr: « Abou Khalda nous a rapporté cela en citant « pour accomplir la prière, sans toutefois citer le vendredi[31]. »

Selon Anas : « Nous accomplissions tôt la prière du vendredi et nous faisions la sieste après l’avoir faite. [32]»

On rapporte de Salamah ibnil akwa’ (que Dieu l’agrée) qu’il a dit : « Nous faisions la prière du vendredi avec le Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) lorsque le soleil quittait le zénith, puis nous repartions en recherchant l’ombre[33]».

Le adhan du vendredi :

D’après As-Sa’id ibn Yazid : «L’appel du vendredi commençait quand l’imam s’asseyait sur le minbar, à l’époque du Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui), d’Abou Bakr et d’Omar (que Dieu les agrée) et d’Outhman (que Dieu l’agrée), alors que les gens devenaient plus nombreux, il a ajouté[*] le troisième appel à Az-Zawra [34].»

Les trois appels dont il est question dans ce hadith sont dans l’ordre actuel: l’appel à la prière (al-adhan) ajouté par Outhman, puis le second appel (al-adhan) « dès que l’imam était assis sur le minbar », puis l’annonce de la prière (al-iqamah). Donc le premier appel[*] à la prière que nous réalisons le jour du vendredi est celui que Outhman (que Dieu l’agrée) a lui-même ajouté.

As-Sa’id ibn Yazid a dit : « Celui qui ajouta le premier Adhan pour le jour du vendredi fut Outhman ibn Affane, et ce lorsque le nombre des habitants de la ville de Médine était élevé. Au temps du Prophète, il n’y avait qu’un seul muezzin et on faisait le Adhane le jour du vendredi dès que l’imam s’était assis sur le minbar[35]. »

Umama ben sahl ben hunayf rapporte : « J’entendis Muawiya ben abu sufyan qui était assis sur le minbar tandis que le meuzzin prononçait le adhan en commençant par : « Al-lahu akbar Al-lahu akbar » puis le meuzzin ajouta: « ach-hadu ann la ilaha illa-l-lah »,et Muawiya dit:”moi de même”. A la fin du adhan, Muawiya dit : ”O gens, j’ai entendu le Messager de Dieu dire de cet endroit-ci ce que vouz venez d’entendre de mes paroles, et ce lorsque le meuzzin s’était mis à prononcer le adhan[36]. »

Le sermon du vendredi :

Ammar ibn yasir rapporte que le Messager de Dieu nous a ordonné de raccourcir les sermons durant le vendredi et selon Jabir ibn soumra, le Messager ne disait que quelques mots, il lisait un peu du coran et il préchait aux gens.

Abu Wail rapporte que : « Ammar était pour nous un précheur avec beaucoup de conscience et de clairvoyance, et quand il terminait, nous disions:  » Abul Yaqzhan (c’est ainsi qu’on appelait Ammar) vous avez conscience et clairvoyance, si seulement vous étiez un peu plus long. » et lui nous répondait : « J’ai entendu le Prophète dire: Vraiment une longue prière, et un court sermon sont mieux. »

Ibn ‘Omar (que Dieu l’agrée) a dit : « Le Prophète faisait le sermon du vendredi debout, puis il s’asseyait, puis il se relevait comme il est fait de nos jours ».

Jâbir ibn samoura a dit : « Le Prophète faisait le sermon debout. Il s’asseyait entre les 2 sermons, lisait du Coran et rapellait les gens. Celui qui dit qu’il faisait le sermon assis a certes menti car j’ai prié avec lui plus de 1000 prières ».

Et toujours selon Jâbir ibn soumra, celui qui arrive au moment où l’imam prononce le sermon peut faire deux rak’a légères : « Un homme arriva au moment où le Prophète était en train de faire le sermon du vendredi aux fidèles.  » As-tu prié? »  lui demanda le Prophète  – Non, répondit l’homme – « Alors lève-toi et fait deux raka’at. »

Jabir ibn Abdoulah confirme lui aussi ces dires :

« Sulaik Al Ghathafani vint le vendredi, alors que le Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) assis sur l’estrade lisait quelques versets. Sulaik ,avant de prier, s’asseya, puis le Prophète lui dit : « Avez-vous prié deux rak’a? »,  « Non » répondit l’autre. « O, Sulaik! Relevez-vous et priez deux rak’a ». Et Sulaik s’exécuta.

Nous devons mentionner trois notes en ce qui concerne ce sujet :

À propos de l’écoute du sermon :

Selon Abu Hurayra, le Prophète (la bénédiction et la paix soient sur lui) a dit: « Si vous dites à un croyant de se taire, le vendredi, tandis que l’imam prononce le sermon, vous serez considéré comme ayant parlé inconsidérément ».

Ali ibn Abi Talib prononça à Koufa un sermon dans lequel il dit :  » L’homme qui s’assied là où il peut bien écouter et voir l’imam en lui prêtant une oreille attentive sans parler, recevra deux grandes parts de récompense. S’il s’installe trop loin (de l’imam) pour l’entendre, mais l’écoute bien sans parler, il recevra une grande part de récompense. S’il s’installe là où il peut entendre et voir (l’imam) mais se met à parler au lieu d’écouter, il aura commis un grand péché  » et à la fin du sermon, il dit :  » Je tiens cela du Messager de Dieu (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui ) ».

Duaa, le sermon :

Selon ibn mas’oud (que Dieu l’agrée) : “Quand le Prophète faisait un discours, il disait:

« louanges à Dieu, nous lui demandons Son aide et lui demandons pardon, nous nous protégeons auprès de Dieu contre le mal de nos âmes, Celui que Dieu guide, personne ne peut l’égarer, et celui qu’il égare personne ne peut le guider. Et j’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration que Dieu et j’atteste être son serviteur et Messager, il m’a envoyé avec la vérité et entre ses mains se trouve l’Heure (du Jugement). Celui qui obéit à Dieu le très-Haut et à son Messager est certes guidé, celui qui leur désobéit, il ne fait de mal qu’à lui-même et rien ne peut nuire à Dieu le Très-Haut ».

S’asseoir près de l’imam :

D’après Soumra ben joundub, le Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui)  a dit: « Assistez au sermon du vendredi et asseyez-vous près de l’imam, si un homme se tient à l’écart jusqu’à la fin du sermon, il sera laissé à l’écart au moment de la rétribution pour entrer au paradis. »

L’heure particulière du jour du vendredi :

D’après Jâbir Ibn Abdullah, le Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) a dit : « Durant une heure particulière du vendredi tout musulman qui invoquera Dieu, aura ce qu’il demande. Cherchez-là dans le soir après l’asr”.

Anas ibn Malik nous rapporte du Prophète une plus grande précision concernant cette heure spéciale, disant: « L’heure durant laquelle les invocations sont exaucées se situe entre la période qui succède la prière de l’après-midi et du coucher du soleil ».

selon Abu hurayra, le Messager de Dieu (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) parla du jour du vendredi en disant : « Il y a en ce jour une heure où aucun adorateur musulman en prière ne rencontre Dieu sans qu’Il ne lui accorde ce qu’il demande; et il fit un signe de sa main pour montrer combien cette heure est courte ».

La prière du vendredi selon l’école hanafite :

Les Hanafites estiment que l’approbation du sultan, ou de son adjoint, est une condition pour l’accomplissement de la prière du vendredi, et parce que certaines personnes ne comprennaient pas la raison d’un tel point de vue, ils ont dit : « La prière du vendredi doit être seulement faite dans les pays islamiques ». Mais ils ont précisé que cette condition n’était pas valable en Turquie parce qu’il sagit d’un Etat laïc, et qu’en tant que tel, le chef d’état turc ne peut officialiser une aprobation de la prière du vendredi, sous peine de mêler politique et religion. Malheuresement, beaucoup de jeunes musulmans ont écouté et suivi cet avis, car ils ne vont plus à la prière du vendredi. Ils croient qu’ils sont en train de faire quelque chose de bon, au service de l’Islam, mais ceux qui soutiennent ces interprétations incorrectes, comme les juristes hanafites, portent beaucoup de péchés parce qu’ils entravent un des rituels de Dieu.

L’école Hanafite fonde son opinion sur le hadith suivant :

Rapporté par Jabir bin Abdullah :

Le Prophète a dit: « O gens; Repentez-vous tous à Dieu avant de mourir et faites de bonnes actions tandis que vous le pouvez. Invoquez beaucoup Dieu et dépensez votre bien pour l’amour de Dieu en secret et en public. Si vous le faites, Dieu sera avec vous comme vous voulez et il vous donnera sa victoire et son soutien. Sachez que Dieu vous impose la prière du vendredi de ce jour-ci jusqu’au Jour de la Résurrection. Donc, celui qui est gouverné par un Sultan juste, ou injuste, et qui quitte la prière du vendredi dans ma vie ou après ma mort; en raison de son cynisme et de son incrédulité, je prie Dieu qu’il ne bénisse pas le travail de cette personne, ni sa prière, ni sa zakat, ni son pèlerinage et ni son jeûne Jusqu’à ce qu’il se repent. Celui qui se repent, Dieu accepte son repentir. La femme ne doit pas être un imam pour les hommes, l’imbécile ne doit pas être un imam pour les novices, et l’impie ne doit pas être un imam pour les croyants, sauf s’ils craignent de Son épée et de Son mal»

Certains savants de l’école hanafite ont encouragé ce point de vue: Shamsuddin Sarkhasi (décédé en 483), et Aladdin Kasaani (décédé en 587), et Kamal al-Din ibn Sa’id (décédé en 593).

Mais on peut dire que ce hadith attribué au Prophète est faible, car Abdullah bin Mohammed Al-Adawi et Ali bin Zaid bin Jad’aan sont deux des rapporteurs de ce hadith, et il n’est pas possible de se baser sur eux.

En outre, certains livres de l’école hanafite ne considèrent pas que ce hadith est la preuve que le Sultan est celui qui permet l’accomplissement de la prière du vendredi.

Mais Aladdin Kasaani rapporte que le Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) a dit: « Quatre choses doivent être réalisées par le Sultan, y compris la prière du vendredi ».

Cette parole attribuée au Prophète est cependant démentie par Kamal al-Din ibn AL-hammam qui dit que : « Ce sont les mots de Hassan Basri qui est un de ses adeptes[56]. »

Pareil pour l’imam AL-Sarkhasi: « Ce n’est plus un hadith Prophétique, mais il peut être les paroles des compagnons ou des adeptes. »

Qui plus est, ce hadith n’est répertorié dans aucun des livres de hadiths, c’est pourquoi nous ne le tenons pas pour l’un d’eux.

Les hanafites l’ont fondé sur l’intérêt public comme une preuve mentale qui soutient leur opinion, car selon eux, l’intérêt public est le chemin du bonheur pour toute personne, et les lois de l’Islam sont compatibles avec cet intérêt public et avec la sagesse. C’est pourquoi, ils prétendent que l’accomplissement de la prière du vendredi par la permission du sultan, ou de son adjoint, réalise cet intérêt public, car tout le monde est alors sommé d’assister à la prière du vendredi dans la mosquée. Et si l’imam lui-même régulait cette prière sans autorisation Sultanale, les gens pourraient différer en ce qui concerne les fondements de cette prière (“l’imama et le sermon”), et pourrait être la cause de grands affrontements, car parfois, le sermon est la cause de la discorde entre les gens. Pour toutes ces raisons, les hanafites disent que l’approbation du sultan, ou de son adjoint, est une condition pour l’accomplissement de la prière du vendredi.

Il n’y a rien de mal à suivre un tel intérêt public, mais si, dans une société musulmane donnée, n’y avait pas de Sultan; les musulmans se mettraient d’accord pour nommer l’un d’eux comme imam qui réalisera les conditions minimales requises pour la prévention de la discorde parmi les musulmans. Après tout, ce qui est le plus important est l’accomplissement de la prière du vendredi, même s’il n’y a nul Sultan ou adjoint.

Le Messager de Dieu était, en même temps qu’imam et précheur, chef de la société musulmane. C’est après sa mort que le Calife (son héritier) devint responsable d’accomplir la prière du vendredi. Quant aux villes éloignées, le responsable était le gouverneur local « al-wali ». La condition de l’approbation du Sultan (ou Calife) pour accomplir la prière du vendredi existait dans le monde musulman qui s’est développé après la mort du Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui).

C’est de cet aspect de la vie civile, politique et religieuse de l’époque que l’école hanafite constitue son jugement concernant la prière du vendredi.

Pour eux, le Sultan, en tant que successeur de la volonté du Prophète, est le plus à même de remplir cette tâche. Qui plus est, jouissant d’un pouvoir absolu, il peut superviser cet appel à la priere du vendredi dans chaque ville, village et campagne de son pays.

Maintenant, jetons un coup d’œil à des références importantes chez les Hanafites :

AL-Mabsout”المبسوط” écrit par Shamsuddin Sarkhasi (décédé en 483 A.H) :

Il sagit d’une explication des six livres de Muhammad ibn al-Hasan Al-Shaibani, qui était un des éminents disciples de l’imam Abou Hanifa, car ces livres contenant des histoires correctes ont fait perdurer l’école hanafite aux générations futures, c’est pourquoi les gens les écoutent.

Voici ce qui est indiqué dans le Mabsout : « L’approbation du Sultan est pour nous une condition pour accomplir la prière du vendredi, et ceci est une différence avec Shafei (que Dieu l’agrée), car Al-Shafei considère que la prière du vendredi est comme le reste des prières quotidiennes et qu’il n’y a aucune différence entre le Sultan et n’importe quel croyant pour valider son déroulement.

Nous comprenons de la phrase: « un sultan juste ou injuste », et de la parole: « quatre choses doivent être réalisées par le Sultan, y compris la prière du vendredi », que la permission du Sultan est une condition pour accomplir la prière du vendredi, afin d’empêcher les conflits entre les gens concernant la tenue de cette prière, car le sultan est capable par son autorité de protéger la vie publique ».

Al-Badaya”البدائع” écrit par Aladdin Kasaani :

Une autre des références utilisées par les Hanafites dont nous citons quelques phrases: « La présence du Sultan ou de son adjoint est une exigence pour effectuer la prière du vendredi, contrairement à ce que défend Al-Shafei. Mais quand nous soutenons cette opinion, nous nous appuyons sur un hadith Prophétique qui souligne la punition de celui qui délaisse cette prière (voir plus haut).

Nous pensons que l’absence de la permission du Sultan conduit au conflit; car la prière du vendredi se caractérise par la présence d’un grand nombre de personnes. Certains pourraient y chercher l’occasion de paraitre et de dire des choses dangereuses pour la communauté. La réunion de toutes ces volontés particulières, qu’elles concernent la religion ou non, pourrait dégénérer en conflit si une personne aussi illustre que le Sultan ne la supervisait pas. La présence du Sultan empêche toutes opinions différentes, car les croyants lui obéissent. C’est pour cela que la Sagesse nécessite sa présence, afin de préserver l’intérêt public.

En cas d’absence du Sultan et de son adjoint, Al-Karkhi dit qu’il est acceptable que les gens désignent un homme de confiance pour s’acquitter de cette tache, comme leur imam. Muhammad ibn Al-Hasan rapporte aussi cette opinion dans son livre “Les yeux”.

İl a été rapporté qu’Ali a prié le vendredi en tant qu’imam à la place d’Osman quand ce dernier avait été piégé.

Abou Hanifa a dit dans son livre « Les yeux » :  Quand Al-wali gouverneur de l’Egypte mourru un vendredi sans que le Calife ne le sut. Il fut remplacer à la supervision de la prière par un adjoint de son administration.                                                                                                        Cette prière fut jugée correcte et acceptable parce que ceux qui agissent au nom du gouverneur agissent en définitive pour le Calife.

Mais si les gens s’accordaient sur le choix d’un autre homme comme imam pour eux, ce comportement serai inacceptable parce qu’ils ne sont pas responsables de la sélection de l’imam; c’est la responsabilité du Calife, seul lui le peut. Meme si un esclave devenait Calife, il serait un imam pour les gens, peut importe qui il est et ce qu’il fait, seul lui le peut. Ceci était l’opinion de : Abu hanifa, Abu youssef et Muhammad ben Al-hasan.

Zoufar, lui, qui était un des étudiants d’Abu Hanifa, a dit que la certification chez l’imam est une condition pour accomplir la prière du vendredi. Sur cette base, il pense que l’esclave et le voyageur ne peuvent pas être imams parce qu’ils ne sont pas chargés à l’origine d’accomplir cette prière. Et Zoufar appuie ses dires par le hadith Prophétique suivant «La prière du vendredi est imposée en commun à tout musulman à l’exception de quatre : L’esclave, la femme, le voyageur et le malade».

Mais nous tenons cette parole pour éloignée de la vérité , сar il a été rapporté que le Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) : « a supervisé la prière de midi comme un imam pour les fidèles lors de la conquête de la Mecque sur la route du voyage où il a prié deux unités”raka”puis il leur a dit: « ô gens de la Mecque; complètez votre prière, tandis que nous voyageons. »

Qui plus est le Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) a dit : «Obéissez au Sultan fusse-t-il  un esclave noir Hbashi. » Donc, ce hadith dit clairement qu’un esclave peut être un imam, et la parole de Zoufar est floue.

Il n’est pas permis pour la femme ou l’enfant d’être des imams en ce qui concerne la prière du vendredi, et c’est normal puisqu’ils ne peuvent pas être imams pour les prières quotidiennes; sauf si cette femme était elle-même Sultan, en ce cas elle choisirai un homme pour qu’il soit imam, c’est permis.

« Al-Hidaya » écrit par Burhanuddin Ali bin Akbar Almargnani (décédé 593 AH) dit dans son livre considéré comme une des références de l’école hanafite : «L’accomplissement de la prière du vendredi ne doit pas être sans la permission du Sultan, car beaucoup de gens assistent à l’accomplissement de cette prière, et dans tel cas, le pouvoir du Sultan peut empêcher tous conflits qui, peut -être, se produiraient en l’absence de sa présence».

Nous remarquons des paroles d’Ali bin Akbar Almargnani qu’il ne mentionne aucun verset Coranique ou hadith Prophétique authentique qui confirme ses idées. Mais il s’appui sur une idée d’intérêt général, d’empêcher le désaccord parmi les musulmans. Sa préoccupation est donc l’intérêt public.

Auparavant, les mosquées n’avaient pas d’imams fonctionnaires. L’imam était un des croyants qui venaient pour prier. Si nous revenons à cette époque-là, nous comprenons mieux l’idée des hanafites et leur condition de la présence du Sultan pour accomplir la prière du vendredi.

Muhammad Amin Ben Omar (1198/1252) mieux connu sous son surnom Ibn Abidin, un savant Ottoman dit dans son livre “Rad Almouhtar ala dourar almoukhtar” رد المحتار على درر المختار  : « Il n’est pas nécessaire que Le sultan qui nomme l’imam soit un musulman, et sur cette base, il est permis d’accomplir la prière du vendredi et la prière d’İd dans un pays gouverné par un Wali non musulman. L’objectif de la condition de la présence du Sultan dans la prière du vendredi était d’empêcher le chaos et les différences entre les musulmans. Ce n’était pas une exigence pour être une exigence, mais puisque un imam nommé par un Sultan non-musulman réalise cet objectif, il n’y a aucun problème où la tranquillité et la sécurité règnent dans la prière » .

Qui est le sultan ?

Le sultan est le détenteur du pouvoir dans les pays régi par la charia, son pouvoir est absolu et son influence s’étend à chaque localité sous son contrôle.

Il serait préférable que le chef de l’Etat présente la prière du vendredi et la prière d’id dans la capitale ou qu’il envoie un représentant.

Omar Nsouha Plumn a dit : « Le détenteur du pouvoir, ou un représentant de lui, doit assister à la prière du vendredi. »

L’imam pour la prière :

Il est permis de prier derrière n’importe quel musulman dont la situation n’est pas connue, donc, priez derrière tout pieux ou pervers; par exemple, Ahmad ben hanbal priait avec des mu’tazilah, et aussi des savants contemporains.

Il a été rapporté qu’un homme vint chez Muhammad bin Nadar et lui dit : « J’ai des voisins qui sont des gens des passions, ils ne se présentent pas à la prière du vendredi. »

Muhammad bin Nadar lui demanda : « Qu’est ce que vous dites de celui qui a désobéit à Abu Bakr et Omar? » Il a répondu: « Un homme mauvais. »

Muhammad continua : « Et pour celui qui désobéit au Prophète (la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) ? » – « C’est un mécréant. »dit l’autre.

Puis Muhammad lui dit : « Et pour celui qui désobéit à Dieu? »  et l’homme tomba dans les pommes. Lorsqu’il fut réveillé, il récita le verset Coranique : « Ô vous, qui croyez ! Quand on vous appelle à la prière du vendredi, accourez à l’invocation de Dieu ! interrompez tout négoce : c’est un plus grand bien pour vous, si vous pouviez savoir ! » Al-Jumu’a (62:9)

La prière du vendredi est l’un des principaux symboles de l’Islam, et la présence de l’imam « quel qu’il soit » est nécessaire, c’est pourquoi, l’accomplissement de cette prière est nécessaire dans tous les cas.

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